Une clinique parisienne murée par la police en raison de loyers impayés
Deux patients étaient encore présents dans l'établissement lorsque la police est intervenue, lundi. Une démarche "insensée", selon la direction.
L'opération s'est déroulée au petit jour. La police est intervenue, lundi 16 février, pour condamner les accès d'une clinique du nord de Paris, dans le cadre d'une procédure d'expulsion consécutive à des loyers impayés. Deux patients étaient encore présents dans les locaux.
Quand une partie des 80 employés de la petite clinique Paris Montmartre a voulu prendre son service, elle est tombée sur des huissiers et des policiers "en train de murer les portes" de l'établissement, consacré essentiellement à des activités ophtalmologiques et de chirurgie orthopédique, viscérale et cardiaque.
Les deux patients ont été transférés
"Ils ont emmuré des portes de bureaux, arraché des portes de blocs opératoires, démonté les systèmes d'aération", a décrit Pierre Fabreguettes, qui a racheté la clinique en janvier. Selon une source policière, "il s'agissait d'une expulsion qui s'est déroulée au petit matin. Il y avait deux patients à ce moment-là et ils ont été transférés."
L'agence régionale de santé (ARS) indique avoir été informée de la procédure d'expulsion faite par la préfecture, mais pas de la date. Compte tenu de la faible activité de la structure et de l'offre par ailleurs présente sur cette zone, sa fermeture "ne prête pas à conséquence pour la bonne prise en charge de la population", précise l'ARS.
"On a déjà payé 85% des arriérés"
Pour le propriétaire de l'établissement, la démarche est "insensée". "On n'a jamais vu un préfet vider une clinique, surtout quand on a déjà payé 85% des arriérés", s'insurge-t-il. Sur les 580 000 euros de loyers impayés, "il restait moins de 100 000 euros à verser", assure-t-il.
La justice avait ordonné l'expulsion à l'automne, mais la clinique demandait un délai pour surseoir l'exécution et l'affaire devait être plaidée en décembre, raconte-t-il. "Certes, ce n'était pas suspensif", mais la police est intervenue "sans qu'on soit prévenus", dénonce le propriétaire.
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