Un robot peluche testé auprès de personnes âgées
Inventé au Japon par le Professeur Takanori, le robot a été conçu pour aider les personnes qui souffrent de troubles du comportement ou de démences. L'idée est de faciliter la communication avec leur entourage. Utilisé dans de nombreux pays, il est peu connu en France où moins de 5 exemplaires circulent ce qui justifie l'intérêt de cette étude.
Assise dans son fauteuil, Simone semble bien loin.. Elle ne parle pas et regarde vaguement le poste de télévision qui est allumé à l'autre bout de la pièce commune. Quand le médecin vient la chercher pour l'amener dans sa chambre, elle le suit docilement, presque absente. Mais, quand Paro lui est présenté, elle change totalement d'attitude. Et c'est incroyable de voir la joie dans les yeux de Simone alors que Paro repose sur ses genoux.
Le robot en test dans deux établissements de Colombes
Grâce à ses sept moteurs il semble vivant. Il réagit à la voix et aux caresses, bouge la tête, cligne des yeux, remue la queue ou les nageoires avec des mouvements lents pour ne pas effrayer. Il émet des petits cris quand on lui parle gentiment ou quand on lui gratte la tête. Mais cette peluche intelligente a un prix : 5.000 euros. Alors, le groupe privé Domus VI a décidé de le tester dans deux de ses établissements à Colombes, près de Paris.
Le docteur Alain Seznaki, directeur médical du groupe explique : "Cette étude doit porter sur le bénéfice que peut apporter l'intelligence artificielle de ce robot par rapport à une peluche simple, sans intelligence artificielle."
Une dizaine de résidents vont donc tester ce robot pendant une semaine puis, pendant une autre semaine, une peluche d'aspect similaire mais sans intelligence artificielle pour voir si leurs réactions sont différentes. Les résultats ne seront connus que dans quelques jours mais le docteur Georges Pisica-Donose qui est responsable des innovations à la direction médicale de Domus Vie est déjà surpris par les réactions des résidents face à Paro.
"La chose la plus importante, c'est le sourire que l'on retrouve chez ces personnes-là"
Car tout le monde ne réagit pas pareil face à Paro. Au-delà du bénéfice clinique qu'il peut procurer aux résidents, l'étude va aussi mesurer s'il a un impact sur leur qualité de vie, s'il permet de limiter leur agitation, leur agressivité ou la déambulation de certains. Voir aussi s'il peut aider les professionnels dans leur travail quotidien et dans leurs relations avec les résidents.
Selon Caroline More qui est psychologue, ce robot bourré d'intelligence artificielle est en tout cas très différent de tout ce qui était proposé jusqu'à présent : "Il y a des personnes avec qui nous sommes démunies. J'étais donc curieuses de voir l'effet et de voir si la robotique créée quelque chose de différent, notamment avec les animaux."
En attendant, loin de toutes ces considérations médicales, Simone continue à regarder Paro avec affection.
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