Un milliard de personnes dans le monde ne disposent pas de toilettes
L'Inde, l'Indonésie, le Pakistan, le Népal, la Chine ou encore le Nigeria sont particulièrement concernés.
Journée mondiale des toilettes ? L'évènement, célébré mercredi 19 novembre, semble potache. Et pourtant. En pleine épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) prend très au sérieux le gros problème du manque de petits coins : dans le monde, près d'un milliard de personnes n'ont toujours pas accès à des toilettes. Cela constitue une source potentielle de propagation des maladies, note un rapport annuel de l'OMS.
Sur ce milliard de personnes, 825 millions sont concentrées dans dix pays. Cinq en Asie : l'Inde largement en tête avec 597 millions de personnes, suivie par l'Indonésie, le Pakistan, le Népal et la Chine (10 millions). En Afrique, il s'agit du Nigeria (39 millions), de l'Ethiopie, du Soudan, du Niger et du Mozambique (10 millions).
"Il est temps d'agir (...), a souligné lors de la présentation du rapport Michel Jarraud, responsable de l'eau à l'ONU et secrétaire général de l'Organisation météorologique mondiale. Nous savons que l'eau et les sanitaires doivent être des priorités claires si nous voulons créer un futur qui permettra à chacun de bénéficier d'une vie saine, digne et prospère."
Un enjeu clé dans la lutte contre Ebola
Menacé par le virus Ebola, le Nigeria a communiqué sur la nécessité de cesser les pratiques de défécations en plein air, par crainte que le virus ne se propage par les liquides humains, indique mercredi l'OMS.
Au Liberia, le pays le plus touché par l'épidémie, près de la moitié des 4,2 millions d'habitants n'utilisent pas de toilettes. Au Sierra Leone, autre foyer de l'épidémie, la proportion est estimée à 28% de la population, note encore le rapport.
Une mortalité due au manque d'hygiène et d'eau potable
Par ailleurs, en Afrique subsaharienne, où 25% de la population pratique la défécation en plein air, des estimations indiquent qu'un enfant meurt toutes les deux minutes et demi après avoir bu de l'eau non potable ou suite à l'absence de sanitaires et d'hygiène.
En Inde, la généralisation des sanitaires est une problématique pour les pouvoirs publics, dans ce pays où plus de 620 millions de personnes défèquent à l'air libre. A la mi-avril, l'Unicef avait dénoncé, dans une vidéo surprenante, les problèmes d'hygiène provoqués par cette situation.
Sans oublier la menace qui pèse sur les femmes, contraintes d'aller faire leur besoin dans la nature, au risque de s'exposer à des agressions sexuelles. Anisi, en mai, deux cousines de 12 et 14 ans avaient été violées par plusieurs hommes puis pendues à un arbre après avoir été agressées alors qu'elles se rendaient dans un champ en pleine nuit, dans l'obscurité, faute de posséder des sanitaires chez elles. Quelques mois plus tard, une ONG avait fait don d'une centaine de cabinets aux habitants de Katra Shahadatganj qui pourront les installer au sein même de ce village du nord de l'Inde.
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