Un médicament anti-acné suspecté d'être à l'origine d'un suicide
Une mère a porté plainte contre une dermatologue après le suicide de son fils.
Un médicament anti-acné a-t-il poussé un jeune homme au suicide ? Une habitante de Lunéville (Meurthe-et-Moselle) a porté plainte contre une dermatologue après le suicide de son fils, révèle vendredi 25 octobre L'Est Républicain. Cette dernière avait prescrit un générique du Roaccutane, un traitement anti-acné déjà soupçonné d'avoir entraîné d'autres suicides.
"C'est une faute professionnelle grave ayant entraîné le décès de mon fils Jordan", a déclaré la plaignante. La dermatologue "a fait un suivi uniquement par prise de sang, elle n'a pas jugé bon d'orienter mon fils vers un psychologue", a déclaré cette mère de famille ayant tenu à garder l'anonymat.
Une soixantaine de suicides suspects recensés
Cet étudiant en lettres, âgé de 22 ans, avait suivi de janvier à juin une cure sévère de Curacné, un générique du Roaccutane. A la suite de ce traitement "son comportement avait beaucoup changé: il ne dormait plus la nuit, s'enfermait des heures dans sa chambre, souffrait de douleurs musculaires très fortes dans le dos et de sécheresse des muqueuses" a-t-elle raconté. En juillet, il s'est pendu dans sa chambre.
Ce médicament vaut déjà à son inventeur, le groupe pharmaceutique suisse Roche, ainsi qu'aux fabricants de ses génériques, comme les laboratoires Pierre Fabre et Expanscience, une série de plaintes après plusieurs suicides de patients. Une association de victimes a même été créé. Son président, Daniel Voidey a recensé "une soixantaine de suicides en France et en Suisse liés à la prise de ces tratiements".
Si le Roaccutane a été retiré du marché français en 2008, pour raisons commerciales, plusieurs génériques comme Curacné (laboratoires Pierre Fabre) ou Procuta (Expanscience), dont les risques sont détaillés sur la base de données du ministère de la Santé, contiennent la même molécule incriminée, l'isotrétinoïne. Ils sont toujours en vente en France.
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