Pénurie de sang : la situation "pourrait s'avérer dangereuse à court terme", s'inquiète la directrice générale de l'EFS
Il manque quelque 30 000 poches de sang pour garantir le niveau de sécurité nécessaire, annonce la directrice générale de l'Établissement français du sang.
La situation "pourrait s'avérer dangereuse à court terme", s'inquiète mercredi 9 février sur franceinfo Cathy Bliem, la directrice générale de l'Établissement français du sang. Les réserves de sang manquent de 30 000 poches pour retrouver le niveau de sécurité nécessaire face aux besoins en transfusion.
franceinfo : À quel point la situation est grave ?
Cathy Bliem : Les deux années de tension permanente liées aux impacts du Covid-19 ont fortement entamé nos stocks et maintenant, depuis plusieurs semaines, depuis plusieurs jours, nous avons un stock aux environs de 70 000 poches de concentré de globules rouges alors qu'il en faudrait pratiquement 100 000. Depuis deux ans, notre appareil de collecte et la mobilisation des donneurs ont été mis à mal.
"On a vu des annulations de collectes dans des entreprises parce que les salariés étaient en télétravail, les universités étaient fermées ou désertées."
Cathy Bliem, la directrice générale de l'Établissement français du sangà franceinfo
Nous avons eu des annulations de collectes parce que des salles étaient réquisitionnées, par exemple pour des centres de vaccination. Nous avons eu aussi des difficultés de recrutement du personnel médical, c'est un problème que nous partageons avec les hôpitaux. Et puis, une plus faible mobilisation de nos donneurs parce que la vie, c'est compliqué pour tout un chacun.
Les groupes sanguins sont-ils tous concernés ou la pénurie est-elle plus grave pour certains groupes ?
Nous avons besoin de tous les groupes sanguins. Évidemment, les groupes O et, en moindre mesure, les groupes B ont des stocks plus faibles parce qu'ils sont assez rares. Et la vague Omicron récente nous a vraiment mis "dans le rouge" parce que nous avons eu, nous aussi, un fort taux d'absentéisme chez notre personnel. Il y a un autre ajournement des donneurs qui eux-mêmes étaient touchés par ce variant.
Y a-t-il besoin d'un pass vaccinal pour donner son sang ?
Il n'y a pas besoin ni de pass vaccinal, ni de pass sanitaire pour venir donner son sang. Toutes les mesures barrières sont prises sur place. Le masque est obligatoire, il y a du gel hydroalcoolique, des désinfections et il faut prendre rendez-vous.
Existe-t-il une banque européenne du sang pour aider à refaire les stocks ?
Ça n'existe pas. On pourrait certainement faire des importations, mais on n'en est pas là. Ce n'est pas ce qui va se passer. Nous avons, avec l'aide des associations de donneurs et des donneurs qui sont très généreux, toujours passé des caps difficiles et on sait pouvoir compter sur cette mobilisation. Mais aujourd'hui, c'est urgent. Il faut vraiment que les gens se mobilisent en nombre.
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