"Stop Sida, pas d'argent pas de traitement", c'est ce qu'ont scandé lundi devant l'Assemblée des militants anti-sida
Une centaine de militants de plusieurs associations réclamaient un doublement des ressources du Fonds mondial de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose, notamment le doublement des versements de la France, 2e contributeur mondial et 1er européen du Fonds.
Le Fonds a besoin de 13 à 20 milliards de dollars pour les 3 ans à venir.
Nicolas Sarkozy a annoncé lundi, au premier jour du sommet de l'ONU sur les objectifs de développement du millénaire à New York, une augmentation de 20% en 3 ans de l'aide française au Fonds mondial de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose et a appelé les autres pays membres de l'ONU à suivre l'exemple.
Selon Francis Gionti, responsable de Sidaction, "les engagements ne sont pas tenus". Il demande une vraie "volonté politique".
Une rencontre sur le financement du Fonds mondial est prévue les 4 et 5 octobre à New-York sous l'égide du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.
Les militants, qui portaient des pancartes aux slogans comme "10 millions de malades en urgence de traitement", "Sida, la France doit doubler les fonds", ont tenté d'escalader les grilles de l'Assemblée pour manifester dans la cour mais ont été repoussés par les policiers.
Un militant avec un masque de Nicolas Sarkozy a donné un chèque de 1,8 milliard de dollars aux manifestants, qui scandaient : "Donner plus pour soigner plus", "Sida, les séropos veulent vivre".
"On voudrait 1,8 milliard, on va avoir à peine plus de la moitié, avec un prélèvement d'une partie pour l'aide bilatérale", a souligné Bruno Spire, de Aides.
Eric Fleutelot, de Sidaction, a noté qu'on ne pouvait aujourd'hui traiter qu'"un tiers des personnes qui ont besoin de traitement" et qu'il fallait "des sources de financement nouvelles", comme une taxe sur les transactions financières: "Utilisons la spéculation financière pour les objectifs du Millénaire pour le développement", a-t-il suggéré.
Bruno Spire a regretté "l'absence de leadership du Président de la République sur le sida".
Selon un bilan dressé par l'Onusida le 17 septembre 2010, le nombre de nouvelles infections par le VIH a reculé de plus de 25% entre 2001 et 2009 dans 22 pays d'Afrique sub-saharienne, principalement dans ceux où l'épidémie est la plus répandue.
L'organisation ne donne toutefois pas de chiffres absolus, mais explique que ces "progrès" ont été obtenus notamment grâce aux efforts de prévention. Elle indique néanmoins que les "données montrent que les pays où l'épidémie est la plus répandue en Afrique - Côte d'Ivoire, Ethiopie, Nigeria, Afrique du Sud, Zambie et Zimbabwe - sont en tête des baisses".
Cette annonce a eu lieu quelques jours avant le début du Sommet du Millénaire de New York (20-22 septembre) qui doit permettre d'évaluer les progrès obtenus en ce qui concerne la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement et de tracer la voie à suivre.
L'Onusida note également que le nombre de nouvelles infections par le VIH recule ou reste stable dans la plupart des régions du monde, sauf dans les pays d'Europe de l'Est et d'Asie centrale.
L'organisme onusien dénombrait 33,4 millions de personnes tous âges confondus vivant avec le VIH à travers le monde fin 2008. Actuellement, un peu plus de 5 millions de personnes séropositives reçoivent un traitement, soit 12 fois plus qu'il y a six ans.
"Si les efforts se poursuivent au rythme actuel, en 2015 nous devrions être capable d'éliminer la transmission du VIH de la mère à l'enfant et nous aurons sauvé des millions de vies", a annoncé le directeur du Fonds mondial de lutte contre le sida, Michel Kazatchkine.
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