: Vidéo Dopage chez les amateurs : des risques de stérilité
Pendant sept ans, Vincent s'est injecté des stéroïdes anabolisants. Jusqu'au jour où ce sportif amateur a décidé d'avoir un enfant. Mais son système hormonal était à l'arrêt, il ne produisait plus de spermatozoïdes… Extrait de "Pièces à conviction".
Quand le corps reçoit à haute dose des stéroïdes anabolisants, il cesse de fabriquer de la testostérone naturelle. Le volume des testicules diminue (elles deviennent jusqu'à trois fois plus petites que leur taille initiale) et elles ne produisent plus de spermatozoïdes. Pour concevoir un enfant, il faut donc arrêter les stéroïdes et attendre que la production naturelle de testostérone reprenne. "Je pensais qu'après les stéroïdes, après avoir arrêté, j'allais redevenir normal", raconte Vincent, qui s’est injecté ces substances prohibées pendant sept ans.
"Nombre estimé de spermatozoïdes : zéro"
Mais le système hormonal de Vincent, qui a seulement 29 ans, ne redémarre pas. "On est en dépression quand on a une testostérone basse, on ne peut pas lutter. J'ai arrêté de travailler, je n'avais plus la force […]. Je suis resté six mois avec un désintérêt pour le sexe." Inquiet, Vincent consulte un médecin qui lui prescrit des examens pour évaluer le nombre de spermatozoïdes qu'il peut produire. Le résultat le stupéfie : "Présence de spermatozoïdes, c'est indiqué ‘non’. Nombre estimé : ‘zéro’…" Le nombre minimum de spermatozoïdes que produit un homme en bonne santé est de 20 millions…
Si Vincent tient à témoigner pour "Pièces à conviction", c'est pour alerter le grand public sur les conséquences graves des pratiques dopantes. "Tu vas kiffer sur le coup, tu vas être bien. Mais tu vas payer la note à la fin. C'est un pacte avec le diable", regrette-t-il aujourd’hui. Depuis cette interview, un an après l'arrêt des stéroïdes, Vincent a effectué un nouvel examen plus encourageant… et sa compagne est enceinte !
"Dopage : amateurs en danger", une enquête de "Pièces à conviction" diffusée le 13 juin 2017.
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