Rapport de l’OMS sur l’activité physique : "Mes petits-enfants vont mourir plus tôt que moi", alerte le professeur François Carré
Le cardiologue et médecin du sport, François Carré s'alarme de la sédentarité et le manque d'activité physique des 11-17 ans. "J’ai l’impression qu’aujourd’hui, on en est au même point que face au tabac il y a 60 ans", prévient-il.
"On sait aujourd’hui que la capacité physique d’un sujet va représenter sa meilleure espérance de vie", analyse sur franceinfo le Professeur François Carré, cardiologue et médecin du sport, auteur du livre Danger sédentarité: Vivre plus en bougeant plus.
Quatre adolescents sur cinq au monde ne bougent pas assez, dont 85% des adolescents français, selon une étude publiée vendredi 22 novembre par l’Organisation mondiale de la santé. Et cela pourrait avoir des conséquences importantes sur l’espérance de vie, alerte François Carré. "A partir du moment où on sait qu’aujourd’hui les enfants actuels ont une capacité physique beaucoup plus faible que les enfants des années 70, cela veut dire que mes petits-enfants vont mourir plus tôt que moi."
"L'activité physique c'est la nourriture du cerveau"
Comme le rapport de l’OMS, le Professeur préconise "une heure d’activité physique par jour. Ce n’est pas forcément du sport, ça peut être : faire du skate, aller se balader dans la campagne… C’est une heure où l’on doit bouger, ça peut aussi être quatre fois un quart d’heure", précise-t-il.
Bouger permet non seulement de rester en bonne santé, mais est aussi bénéfique pour le cerveau, assure François Carré. "Toutes les études montrent que les enfants qui font de l'activité physique ont des meilleurs résultats scolaires, moins de décrochage et une meilleure insertion sociale". "L'activité physique c'est la nourriture du cerveau," reprend-il.
Quand on fait des IRM aux enfants, et que l'on regarde l'épaisseur de leur substance grise, elle est plus importante pour ceux qui font de l'activité physique.
François Carréà franceinfo
Si l’étude de l’OMS concerne les jeunes entre 11 et 17 ans, "le problème est plus global, estime François Carré. Parce que les études nous montrent que les parents qui ne bougent pas auront des enfants qui ne bougent pas. Et un enfant qui ne bouge pas sera un adulte qui ne bouge pas".
Et François Carré fait la comparaison avec d’autres problèmes de santé publique : "J’ai l’impression qu’aujourd’hui, on en est au même point que face au tabac il y a 60 ans. Les gens ne savaient pas que c’était dangereux de fumer, donc tout le monde fumait. Là, les gens n’ont pas pris conscience que c’était dangereux de ne pas faire d’activité physique alors que l’on est programmé pour ça."
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