Vaccins obligatoires : face à "la défiance", une pédiatre pointe le risque d'un retour des "maladies disparues"
Alors que le gouvernement envisage de rendre onze vaccins obligatoires pour les enfants, la pédiatre Brigitte Virey défend la mesure et rappelle qu'elle peut permettre de prévenir la réapparition de maladies disparues.
La ministre de la Santé Agnès Buzyn envisage de rendre onze vaccins obligatoires pour les enfants, au lieu de trois actuellement, pour éviter une recrudescence des maladies infantiles. Pour le Dr. Brigitte Virey, pédiatre et présidente du Syndicat national des pédiatres français (SNPF), il est important de rouvrir ce débat, déjà abordée par l'ex-ministre de la Santé, Marisol Tourraine, car la question est devenue un "problème" en France. La pédiatre, a notamment pointé, vendredi 16 juin sur franceinfo, le risque d'un retour des "maladies disparues" face à "la poussée des personnes opposées à la vaccination".
>> Cinq questions sur la vaccination obligatoire voulue par la ministre de la Santé
franceinfo : Les Français sont-ils fâchés avec la vaccination ?
Brigitte Virey : Je pense que la France est un des pays qui a le plus de défiance par rapport à la vaccination. Et surtout, c'était ce qui était ressorti de la concertation citoyenne, où une étude avait été faite, et cette étude avait montré que 20% des jeunes parents ne feraient plus vacciner leur enfant, s'il n'y avait plus d'obligation vaccinale. C'est assez important comme chiffre, et cela voulait dire qu'en termes de couverture, on allait tomber très bas et on verrait réapparaître absolument les maladies.
Y a-t-il aujourd'hui une recrudescence des maladies infantiles ?
Oui, bien sûr. On revoit des rougeoles. Il y a quelques années, il y avait eu une épidémie. Et depuis le début de l'hiver, elle est revenue en France, en particulier en Lorraine, où il y a un certain nombre d'enfants hospitalisés et potentiellement un risque important, et même éventuellement un risque vital.
Pourquoi rendre les vaccins obligatoires ? Ne serait-ce pas mieux de les recommander ?
C'est vrai qu'on pourrait se dire que, à l'heure actuelle, ce serait mieux de ne donner que des recommandations, et non pas des obligations. Mais étant donné la poussée des personnes opposées à la vaccination, ça devient compliqué à gérer. On oublie de dire que quand on se vaccine soi-même, c'est d'une part pour se protéger soi, mais en même temps pour protéger les autres. Et c'est ça qui est extrêmement important. Si on descend en dessous d'un certain taux, on aura à un retour maladies disparues qui peuvent être mortelles pour les tout-petits mais dont a oublié le risque.
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