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Une minute de silence pour dénoncer les féminicides par conjoints ou ex

Sur Twitter, à l'appel de la militante féministe Sofia Antoine, des dizaines d’internautes ont posté des vidéos d’eux, silencieux, pendant une imnute.
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
Une minute de silence pour dénoncer les féminicides par conjoints ou ex (© sofia_sept7 sur Instagram)

93. C’est le nombre de femmes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint depuis le début de l’année 2019, d’après le décompte du collectif Féminicides par (ex-)compagnons. Pourtant, ce fléau reste largement invisibilisé, et les meurtres souvent classés dans les rubriques "faits divers" de la presse nationale et locale. Révoltée, la militante féministe Sofia Antoine a partagé une vidéo sur son compte Twitter où on la voit faire une minute de silence en hommage aux victimes.

À ce jour, elle a déjà été partagée plus de 300 fois. "Puisque nos cris ne sont pas entendus, imposons un silence assourdissant au gouvernement" peut-on lire en légende de la vidéo.

Très vite, de nombreux internautes lui ont emboîté le pas. En moins de 10 jours, plusieurs dizaines de vidéos avaient déjà été postées, souvent accompagnées des hashtags #UneMinuteDeSilencePourElles et #JeSuisFeminicidophobe. "Cela fait quatre ans que je me bats au quotidien pour sensibiliser les gens à la notion de féminicide. Je m’aperçois, désormais, que les gens savent ce que ça raconte, ce que ça veut dire", a-t-elle expliqué à L’Obs.

 

Pourquoi employer le mot féminicide et non pas l’expression "homicide conjugal", largement utilisée ? Si le terme reste pour le moment absent du droit français, il a fait son entrée dans Le Petit Robert en 2015. On qualifie de féminicide un homicide perpétré sur une femme en raison de sa condition de femme. Les hommes représentant 88% des auteurs d’homicide conjugaux, le caractère misogyne de l’acte est quasi-systématique.

De plus, "le passage à l’acte est souvent motivé par la séparation du couple (64,8%) et le désir de possession du partenaire [homme]" écrit dans une étude la psychiatre et légiste Alexia Delbreil, qui a consacré une thèse à ce sujet. On peut donc légitimement employer le terme de féminicides pour la grande majorité des homicides conjugaux.

Un Grenelle à la rentrée

En juillet dernier, la secrétaire d’Etat à l’Egalité entre les Femmes et les Hommes Marlène Schiappa a annoncé la tenue d’un "Grenelle" consacré à la lutte contre les violences conjugales le 3 septembre. Pas suffisant pour les associations de défense des femmes, qui réclament davantage de moyens et des mesures d’urgence.

Depuis 2015, le nombre de féminicides conjugaux ne diminue plus. Il avait pourtant avait drastiquement baissé entre 2007 et 2014 (il était passé de 166 à 118), d’après un récent apport de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP).

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