Refondation des urgences : le 113, futur numéro unique ?
Comment désengorger les urgences ? Thomas Mesnier, député LREM et le professeur Pierre Carli, patron du SAMU de Paris, ont rendu le 19 décembre à Agnès Buzyn le deuxième tome de leur rapport "pour un pacte de refondation des urgences".
Le premier tome, rendu en septembre, donnait des premières pistes pour refonder les services d’urgence en crise et en grève depuis maintenant neuf mois. Il prévoyait notamment de débloquer 750 millions d’euros entre 2019 et 2022. Des "mesurettes" et aucune action concrète, avaient alors dénoncé les syndicats d’urgentistes.
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Le 113 opérationnel d’ici l’été 2020
Plus de trois mois plus tard, ce nouveau tome est axé sur le contenu du service d’accès aux soins (SAS) à travers un dispositif qui pourrait être mis en place progressivement d’ici l’été 2020. L’objectif est que ce dispositif soit totalement opérationnel sur l’ensemble du territoire d’ici la fin du quinquennat, en 2022.
Point central de ce SAS : le numéro unique, 113 qui serait dédié à toutes les urgences médicales et remplacerait le 15, le 115 et le 116-117. Ce numéro ne remplacerait en revanche pas le 112, qui resterait réservé aux pompiers, gendarmes et policiers.
Des assistants régulateurs disponibles 365 jours/an
Derrière ce numéro, des assistants de régulation médicale disponibles 365 jours par an, 24 heures sur 24, chargés de détecter les cas urgents et d’orienter les patients vers les urgences ou vers les services de soins ambulatoires non programmés selon leur état de santé.
Dans le cas d’une orientation vers les urgences, c’est le SAMU qui sera sollicité pour intervenir. Sinon, l’assistant régulateur devra basculer l’appel vers un médecin régulateur dont le rôle sera de télé-prescrire, de conseiller voire d’orienter le patient vers un médecin de ville.
Outre le numéro d’appel, le rapport propose aussi que ce service soit accessible via un site internet et via une application mobile, notamment pour les jeunes utilisateurs. L’application permettrait aussi de prendre des rendez-vous en ligne ou de réaliser une téléconsultation.
Inquiétude des médecins libéraux
La branche d’orientation vers un médecin régulateur devra impliquer une collaboration avec les médecins de ville, qui devront partager leurs agendas et réserver des créneaux pour les patients réorientés en dernière minute. Le temps consacré à ces patients pourrait être rémunéré sous forme de forfait, propose le rapport. Des négociations devront donc être engagées avec les syndicats de médecins libéraux pour définir les termes de mise en place de ce dispositif.
Les médecins de ville s’étaient déjà exprimés en novembre dernier en défaveur du numéro unique qui n’est, selon eux, qu’une copie du 15. Ils s’étaient par ailleurs inquiétés de la place réservée à la médecine de ville dans le SAS et craignaient que ce dispositif se retrouve "sous l’égide de l’hôpital".
Déjà en grève depuis le 14 décembre avec le mouvement des "samedis noirs", les médecins généralistes de ville réclament notamment des moyens pour organiser ce SAS et répondre convenablement aux besoins des patients.
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