Hypothermie : réanimer en douceur les victimes
Les rescapés de l'avalanche sont "en état d'hypothermie", cela signifie que la température corporelle est descendue en dessous de 35°C.
Le corps exposé au froid se met en état de survie. Il lui faut préserver les organes vitaux en concentrant le sang vers le cœur et les poumons. Les vaisseaux sanguins se resserrent, le rythme cardiaque ralentit.
En-dessous de 35°C, l'organisme est en hypothermie. En dessous de 25°C, le cœur risque de s'arrêter. "Quand le corps se refroidit, le cœur et l’ensemble des tissus et des organes qui nous composent fonctionnent de moins en moins, comme en hibernation. Et puis il y a une température en dessous de laquelle, le cœur s’arrête, car il n'y a plus besoin qu'il fonctionne. Et il ne repart pas tout seul", explique le Pr Benoît Misset, chef du service de médecine intensive et réanimation de l'hôpital Saint-Joseph à Paris.
La réanimation consiste à réchauffer le corps sans le brusquer et de façon homogène. Pour cela, il existe plusieurs techniques :
- La perfusion
Il s'agit d'injecter un mélange d'eau et de sel, chauffé à une température légèrement plus élevée que celle du corps.
"Le fait de rajouter du liquide qui est plus chaud que celui du corps permet un équilibre de la température. Il se fait à un degré un peu plus important que la température du corps. Il s'agit d'un mélange progressif des températures qui réchauffe le corps par l’intérieur", précise le Pr Benoît Misset.
- La ventilation
Les patients en hypothermie grave sont souvent inconscients. Il faut donc les aider à respirer. Mais au lieu d'insuffler de l'air à température ambiante, l'oxygène est réchauffé et placé à une température entre 20 et 37°C.
"On réchauffe donc le gaz, les muqueuses, le sang qui passe au contact de la trachée et des bronches. De ce fait, on réussit à faire un réchauffement interne du poumon. Cet organe est au centre, il est tout près du coeur. C'est une façon de réchauffer activement le corps du malade", poursuit le Pr Benoît Misset.
- La dialyse
Il s'agit de pomper le sang du patient, et de le réchauffer avant de le réinjecter dans l'organisme.
Toutes ces techniques peuvent être combinées, et permettent de rétablir les patients en moins de 48 heures.
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