Enquête sur un médecin proposant de "traiter" l'homosexualité par l'homéopathie
Ce médecin généraliste et naturopathe, Jean-Yves Henry, exerce depuis 2004 à Genève et à Lausanne. Il a également créé un site de télé-enseignement payant sur internet consacré aux "Médecines alternatives".
Alerté par le buzz sur les réseaux sociaux, le ministre de la Santé du canton de Genève, Mauro Poggia, a demandé l'ouverture d'une enquête à la Commission de surveillance des professions de santé, a rapporté le quotidien genevois Le Courrier.
M. Mauro, cité par le journal, estime que le fait que le médecin semble penser que l'homosexualité soit une maladie à guérir est "un élément suffisant pour ouvrir une enquête".
"L'homosexualité est un symptôme comme un autre"
Joint par téléphone à l'étranger par la télévision publique RTS, Jean-Yves Henry, né en 1947 et diplômé de l'université de Bordeaux, affirme ne pas comprendre l'effervescence provoquée par son article publié en 2009 sur son site.
"L'homosexualité est un symptôme comme un autre, comme pourrait être le mal à la tête ou le rhume des foins, etc. Je ne comprends pas bien où est le problème", s'est-il défendu sur la RTS.
Dans cet article, consultable sur son site, le médecin écrit que "l'homosexualité n’est pas une pathologie, mais un symptôme particulier (choix de vie respectable) de patients Border-line". Il poursuit: "Il se trouve que la Matière médicale homéopathique comporte des remèdes présentant ce symptôme (attirance pour une personne d’un même sexe) … parmi beaucoup d'autres". Suit une liste de "remèdes" homéopathiques différents pour garçons et filles.
Dans une note ajoutée récemment en bas de la page, le Dr Henry explique que "cet article, vieux de dix ans qui n'avait jamais fait polémique au niveau professionnel, était avant tout destiné à faire réfléchir nos étudiants aux rapports entre les remèdes de la matière médicale et les symptômes comportementaux".
"Charlatanisme"
"L'homéopathe attentif recoupera ce symptôme avec d'autres présentés par le patient, dans le but de trouver le remède susceptible de corriger les régulations défaillantes de tous ordres qui peuvent être motifs de consultation (maux de tête, troubles digestifs, etc …)", ajoute-t-il.
Le président de l'Association des médecins genevois, Michel Matter, cité par la RTS, parle de "charlatanisme". "La question du droit de pratique doit être remis en doute, mais ce n'est que le magistrat qui peut en décider", a-t-il dit.
Les associations gays envisagent pour leur part de saisir la justice.
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