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Convulsions : comment réagir ?

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Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
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Peut-être vous êtes-vous déjà trouvé aux côtés d’une personne victime de convulsions. C’est une situation stressante et il faut agir vite. Qu’est-ce qu'une convulsion ? Comment se manifeste t-elle et comment réagir ? Les réponses de notre urgentiste, Anthony Chauvin.

Les convulsions sont des  contractions involontaires et violentes  des muscles du corps, qui peuvent ou non être associées à une perte de conscience, liées à un dysfonctionnement synchrone de neurones. 

Convulsion = épilepsie ?

L'épilepsie est une maladie caractérisée par la répétition de crises de manière spontanée. 500 à 600 000 patients sont épileptiques en France. Il existe 2 types de convulsions : 

La crise tonico-clonique généralisée 

La décharge des neurones est d'emblée propagée aux deux hémisphères cérébraux. Le patient présente une perte de connaissance suivie par des manifestations motrices bilatérales et symétriques. Il existe une phase tonique (contracture musculaire intense), puis clonique (secousses rythmiques symétriques), à la fin de la crise, le patient présente un stertor, (respiration bruyante). Lors de la crise, le patient peut se mordre la langue sur le côté ou perdre ses urines. Il va reprendre conscience plusieurs minutes plus tard, il est souvent confus au début et petit à petit la conscience revient. Il ne gardera aucun souvenir de l'épisode. 

La crise focale

Elle débute dans une partie du cerveau. Les premiers symptômes sont en lien avec la zone cérébrale qui dysfonctionne. Par exemple, si la crise débute dans le lobe de la vision, le patient ressentira des symptômes visuels anormaux (vision de flash lumineux, déformation de l'image). Dans ce cas, il n'y a pas toujours de symptômes externes visibles. 

L'épilepsie n’est pas la seule cause des convulsions

Il y a beaucoup de causes possibles dans la convulsion et bien plus fréquentes que l’épilepsie. Les conditions qui irritent le cerveau ou qui privent le cerveau d’oxygène ou de carburant (comme les rythmes cardiaques anormaux, un faible taux d’oxygène ou un très faible taux de sucre dans le sang) peuvent déclencher des crises. 

Avant l’âge de 2 ans :
De fortes fièvres ou des troubles métaboliques temporaires, tels que des taux anormaux de sucre peuvent déclencher une ou plusieurs convulsions.
Les convulsions ne surviennent pas une fois la fièvre passée ou les troubles résolus. Il y a aussi les anomalies congénitales ou les troubles cérébraux. 

De 2 à 14 ans :
Souvent, la cause est inconnue.

Chez l’adulte :
Un traumatisme crânien, un AVC ou une tumeur peuvent endommager le cerveau, provoquant une crise de convulsions. L’arrêt brutale du sevrage pour un alcoolique chronique est une cause fréquente de convulsions tout comme la consommation massive de médicaments ou de drogues.  

Adultes âgés :
La cause peut être une tumeur cérébrale ou un AVC. 

Que risque le patient qui convulse ? 

Les risques sont multiples et tout d’abord, lorsque le patient est debout il va y avoir une chute et donc un risque de traumatisme crânien. 

De plus, on parle de 2 phases : tonique et clonique. Dans la phase tonique, il y a une contraction de tous les muscles et notamment du diaphragme.
Or le muscle respiratoire est essentiel, ce qui signifie que lors de cette phase le patient ne va pas respirer ce qui va provoquer une baisse du taux d’oxygène dans le sang (hypoxie). En cas de crise prolongée, le taux peut être tellement bas que cela peut conduire à un arrêt cardio-respiratoire. 

De plus, lors de l’arrêt de la crise, on va observer une phase d’hypotonie, de relâchement musculaire. Là aussi attention, le plus souvent le patient est à plat dos, et le relâchement musculaire va provoquer une descente de la base de langue qui va bloquer la filière respiratoire. Cela peut majorer son hypoxie et encore une fois provoquer une ACR. 

Que faire face à des convulsions ? 

  • Protéger le patient c’est-à-dire le retenir en cas de chute pour éviter le traumatisme crânien. 
  • Eloigner tout objet pouvant le blesser (couteau, bris de verre).
  • Mettre un vêtement sous la tête pour éviter le traumatisme crânien.
  • Chronométrer, une crise doit céder spontanément au bout de 3 à 4 min maximum. 
  • Appeler les secours.
  • Ne pas laisser le patient sans surveillance.
  • Dégager les voies aériennes en desserrant les 3 C : col de chemise, cravate, ceinture. 
  • Le patient peut être mis en position latérale de sécurité (PLS), uniquement lorsque la phase tonico-clonique est terminée, à savoir quand les secousses ont stoppé. Car avant vous risquez de vous faire blesser et surtout de ne pas y arriver.

A ne pas faire en cas de convulsions

  • Inutile d'essayer de maîtriser le patient au risque de le blesser ou de vous blesser. 
  • Ne pas tenter de mettre quelque chose dans la bouche (objet ou doigts) car tout d’abord vous n’allez pas y arriver car le patient aura la bouche contractée. Vous pouvez en plus lui casser les doigts, voir le faire avaler l’objet. 
  • Ne pas redresser le patient. 

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