Cœur artificiel : la société Carmat ouvre sa première usine et vise une production de 500 prothèses par an
L'entreprise Carmat, pionnière des prothèses cardiaques, vient d'ouvrir sa première usine à Bois d'Arcy, en région parisienne et souhaite lancer une production industrielle de ses prothèses.
À l'usine Carmat, il n'y a pas de chaîne de montage. La fabrication de cœurs artificiels se fait dans un grand laboratoire blanc à l'atmosphère contrôlée. Les ingénieurs et opérateurs qui travaillent ici sont en combinaison stérile de la tête aux pieds.
Il n'a l'air de rien ce cœurs, une prothèse en plastique qui tient dans la main et pourtant, c'est un assemblage de 400 pièces. L'assemblage est réalisé en partie par un robot mais aussi par la main de l'homme. Julie Richier manipule avec précaution une sorte de membrane ovale et souple. "C'est une membrane bovine que l'on va venir coller sur une membrane polymère", raconte-t-elle.
Le travail est minutieux, il faut plus de deux mois pour fabriquer un cœur artificiel, mais vous le faites "forcément pour le bien de quelqu'un", explique Julie Richier, consciente des responsabilités de ceux qui fabriquent ces prothèses.
C'est fragile, on doit le manipuler en faisant attention à ne pas faire de plis ni de trous. Je suis quand même bien consciente qu'il y a des gens au bout. Si le travail n'est pas fait correctement, potentiellement on met en danger la vie de quelqu'un
Julie Richierà franceinfo
Jusqu'à présent, Carmat a fabriqué 55 cœurs artificiels et en a implanté chez une quinzaine de patients, tous quasiment en fin de vie, certains sont depuis décédés. Si la société en en est toujours à la phase de l'essai clinique, elle espère obtenir toutes les autorisations pour pouvoir les commercialiser d'ici un an. C'est pour cela que Carmat a ouvert sa première usine à Bois d'Arcy, en région parisienne.
Vers une production industrielle
Stéphane Piat, directeur général de Carmat imagine bientôt une fabrication à grande échelle, "comme on fait dans une usine normale qui travaille dans le dispositif médical", explique-t-il. "Si vous allez chez Medtronic ou chez Jonhson et Johnson, vous avez pleins d'opérateurs en ligne sur des tables qui se passent une pièce de l'un à l'autre pour pouvoir la finaliser sur quelques jours", ajoute le directeur. Une fabrication industrielle pour répondre aux besoins, qui sont immenses.
Selon les dernières données présentées, 178 000 patients entre l'Europe et les États-Unis auraient besoin d'une transplantation pour 5 000 cœurs disponibles seulement chaque année
Stéphane Piatà franceinfo
Aujourd'hui, il faut compter plusieurs centaines de milliers d'euros pour fabriquer un cœur, une prothèse standard qui est encore loin du sur-mesure. Carmat nourrit de grandes ambitions et espère fabriquer et vendre d'ici quelques années plus de 500 prothèses par an.
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