Sidaction : les personnes vivant avec le VIH discriminées à l'embauche
Certains métiers restent inaccessibles aux personnes séropositives, notamment dans l'armée.
Ancien gendarme, Laurent Pallot a remisé son uniforme il y a neuf ans, mais n'a jamais enlevé de son portefeuille sa carte de réserviste de sous-officier. Engagé à 18 ans, il a multiplié les missions pour sa "deuxième famille", comme il le dit lui-même. Au total, il est resté 24 ans dans la gendarmerie et en a toujours été fier. Quand il découvre sa séropositivité il y a 20 ans, c'est un choc. Un médecin de la gendarmerie lui conseille alors de ne rien dire. "Il y avait vraiment un risque pour ma carrière", confie-t-il. Aujourd'hui encore, la majorité des emplois dans la gendarmerie restent inaccessibles aux personnes vivant avec le VIH, tout comme dans la police, l'armée ou les pompiers.
Le profil SIGYCOP en cause
Ce serait à cause du SIGYCOP, le profil médical qui permet d'évaluer l'aptitude à servir. Chaque lettre fait référence à une partie du corps ou à un état. Le "S" par exemple, correspond au membre supérieur et le "Y" aux yeux. Le "P", lui, correspond au profil psychologique. Le "G" désigne l'état général. Pour servir, il faut obtenir une note de 1 à 2. Or, les personnes séropositives sont notées 3 ou plus. Elles sont ainsi exclues immédiatement de la quasi-totalité des emplois, de combattant à musicien de fanfare. Un profil jugé obsolète par le médecin Gilles Pialoux. Aujourd'hui, l'espérance et la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH se sont considérablement améliorées. Grâce au traitement, en huit mois, la charge virale devient indétectable et intransmissible. L'association Aides combat contre les discriminations à l'emploi.
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