Les Français ont encore de nombreux préjugés sur les personnes séropositives, selon un sondage
Un sondage réalisé pour l'association Aides par l'institut CSA, dont les résultats sont révélés mardi par franceinfo, montre que les connaissances des Français sur le VIH n'ont pas beaucoup progressé depuis le milieu des années 1990 et que de nombreuses idées fausses persistent.
Alors que se tient vendredi la Journée mondiale de lutte contre le sida, franceinfo vous révèle mardi 28 novembre les résultats d'un sondage* réalisé par l'institut CSA pour l'association Aides, qui vient en aide aux personnes séropositives. Les conclusions de cette enquête montrent que les Français ont encore de très nombreux préjugés à l'égard des personnes séropositives.
Une hantise irrationnelle de la contamination
Selon cette étude, 21% des parents se sentiraient mal à l'aise si l'un des enseignants de leur enfant était porteur du virus du VIH. Le sondage révèle également que 16% des personnes qui ont un emploi seraient gênées de travailler avec un collègue séropositif, une proportion qui grimpe même jusqu'à 30% chez les 18-24 ans. Enfin, un Français sur dix n'aimerait pas être soigné dans le même cabinet médical que celui d'un autre patient atteint du sida.
Dans près d'un cas sur deux (49%), les personnes sondées justifient leurs inquiétudes par la "peur des risques de contamination". L'association Aides s'inquiète de ces résultats, car "cela témoigne de la persistance d'une ignorance et de préjugés importants en matière de transmission du VIH". Elle rappelle qu'il n'y a absolument aucun risque à côtoyer une personne séropositive dans son quotidien.
Des progrès thérapeutiques trop méconnus
Les personnes séropositives souffrent encore de discriminations. Pour 31% des Français, il est normal que l'on puisse les considérer comme inaptes à exercer certains métiers, comme celui de policier, de gendarme ou de pompier. Ce sondage montre également une méconnaissance du virus du VIH. En effet, 87% des personnes sondées considèrent qu'avoir un rapport sexuel avec une personne séropositive sous traitement constitue un risque élevé, voire très élevé. En réalité, une personne séropositive "qui prend correctement son traitement et dont la charge virale est dite "indétectable" depuis plus de six mois, ne peut pas transmettre le virus", souligne le rapport. Seuls 2% des Français interrogés ont intégré cette information.
"Il y a urgence à mieux informer la population sur les modes de transmission du VIH et les avancées thérapeutiques spectaculaires de ces dernières années. Une meilleure information de tous les publics constitue un levier majeur pour faire reculer les contaminations, mais aussi les discriminations dont les personnes séropositives font l'objet", conclut l'association Aides dans son rapport.
* Ce sondage a été réalisé par l'institut CSA du 3 au 9 octobre 2017, via un questionnaire auto-administré en ligne, auprès d'un échantillon national représentation de 1 000 Français âgés de 18 ans et plus, construit selon la méthode des quotas (sexe, âge, profession de l'individu, région de résidence et taille d'agglomération).
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