Le gouvernement donne son feu vert au Truvada, un traitement préventif contre le VIH
Ce traitement permet aux personnes séronégatives de réduire très fortement le risque d'être contaminées par le virus.
A quelques jours de la journée mondiale de lutte contre le sida, le gouvernement a donné, lundi 23 novembre, son feu vert à l'utilisation d'un traitement préventif, qui permet de réduire les risques de contamination par le VIH. Le Truvada est "un médicament qui doit nous permettre d'avancer significativement dans la lutte contre le VIH", a estimé la ministre de la Santé, Marisol Touraine. Elle promet la publication d'une recommandation temporaire d'utilisation (RTU) "probablement au cours de la première quinzaine de décembre".
Selon Marisol Touraine, le médicament ne pourra être prescrit que par des médecins spécialisés ou dans des centres de dépistage, avec un accompagnement spécifique, et pour des personnes très exposées au risque de contamination. Elle a souligné qu'il y avait "urgence à agir" dans le groupe des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), "le seul groupe au sein duquel le nombre des nouvelles contaminations au VIH ne baisse pas". Selon des chiffres de l'Institut de veille sanitaire, les nouvelles découvertes de séropositivité sont en augmentation sensible chez les jeunes HSH, qui ont 200 fois plus de risque de contracter le VIH qu'une personne de la population générale.
Pris en charge à 100% au début de l'année prochaine
Combinaison d'antirétroviraux du laboratoire américain Gilead, le Truvada est disponible en France depuis 2005 comme traitement pour les personnes déjà séropositives. Mais il s'est depuis avéré qu'il permettait à des personnes séronégatives de réduire très fortement le risque d'être contaminées par le VIH, lorsqu'il est pris quotidiennement, ou même quelques heures avant et après une relation sexuelle. Des effets "probants", selon Marisol Touraine. Il est déjà autorisé aux Etats-Unis comme traitement préventif.
La publication d'une RTU permettrait l'utilisation du médicament sans autorisation de mise sur le marché. Il sera pris en charge à 100% "au début de l'année 2016", promet Marisol Touraine. La boîte de 30 comprimés coûte 500 euros.
Les associations réclamaient depuis des mois l'autorisation de ce traitement, et l'hôpital Saint-Louis, à Paris, a déjà commencé, début novembre, les premières consultations en France proposant le Truvada, anticipant un éventuel feu vert des autorités.
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