Sida : l’OMS appelle les homosexuels à prendre des traitements préventifs
Les contaminations par le VIH continuent d’augmenter chez les personnes homosexuelles, a déploré l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dans un rapport publié vendredi. Afin d’enrayer la progression du virus, l’organisation appelle les gays à prendre, à titre préventif, les antirétroviraux, kaletra et le truvada. Une recommandation qui intervient quelques jours avant la conférence mondiale sur le sida, qui se tiendra à Melbourne.
La hausse des contaminations concerne également la France où elles ont bondi de 14 % en 2012 chez les homosexuels masculins. L’association française de lutte contre le sida s’est félicitée de cette décision et appelle la ministre de la Santé à "sortir de l’immobilisme". Pour cela, elle demande la mise à disposition immédiate des traitements préventifs pour les groupes les plus exposés au VIH.
"Un médicament bien toléré, avec peu d'effets secondaires"
"Le truvada pris en traitement préventif a démontré son efficacité dans plusieurs études. Les différentes études ont montré que ce médicament était très bien toléré, avec peu d’effets secondaires ", a expliqué Christian Andreo, directeur de la communication de l’association.
Gottfried Hirnschall, directeur du département VIH de l’OMS, a indiqué que le nombre de personnes porteuses du virus avait "explosé" pour ce groupe à risque. Une vive augmentation qui serait dû au relâchement de la prévention. Aujourd’hui, ce groupe a 19 fois plus de risque, que la population moyenne, d’être contaminé par le sida.
Le traitement préventif, associé à l’usage de préservatifs, pourrait ainsi diminuer les risques de 20 à 25 %, soit éviter "un million de nouvelles infections au sein de ce groupe en 10 ans ", a-t-il précisé. Fin 2013, 13 millions de personnes, porteuses du virus, bénéficiaient du traitement par antirétroviraux.
Le prix de ce traitement en question
Pour Jean-François Delfraissy, directeur de l’Agence National de Recherche sur le Sida, le rapport de l’OMS est à lire avec précaution. "Je pense qu’il faut être très prudent. En France, pour l’instant, aucune décision n’a été prise par les autorités gouvernementales. Cela pose un certain nombre de questions, dont celle du prix, dont celle de la toxicité de ces médicaments qui seraient donnés à des personnes qui ne sont pas malades ."
Jean-François Delfraissy ajoute qu’il ne faut pas pointer du doigt les homosexuels. Il existe d’autres populations à risque. Le colloque "Femmes et VIH" avait expliqué, fin juin, que le sida se féminisait.
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