Sida : en cas de dépistage précoce, "l'espérance de vie est la même que pour quelqu'un de séronégatif"
À la suite de la publication d'une étude sur l'augmentation de l'espérance de vie des personnes séropositives, dans la revue scientifique "The Lancet", Marina Karmochkine, médecin immunologiste, confirme ses données.
L'espérance de vie augmente pour les séropositifs en Europe et en Amérique du nord depuis l'introduction des trithérapies en 1996, confirme une étude publiée dans la revue britannique The Lancet. Un patient de 20 ans qui a commencé son traitement en 2008 peut espérer vivre jusqu'à 73 ans, 76 ans si c'est une femme. Soit 10 ans de plus qu'auparavant. "Aujourd'hui, dans les pays riches, on peut dire que quelqu'un qui découvre sa séropositivité à un stade relativement précoce a une espérance de vie qui est la même que quelqu'un de séronégatif", explique sur franceinfo Marina Karmochkine, médecin immunologiste, spécialiste du VIH à l'hôpital européen Georges-Pompidou à Paris.
franceinfo : La trithérapie est-elle toujours aussi difficile à vivre ?
Marina Karmochkine : La trithérapie reste contraignante puisque c'est un traitement qui se prend tous les jours, sous surveillance médicale. Donc il ne faut pas la banaliser. Mais on a vraiment amélioré sa tolérance. Au début, ça allait de 10 à 12 comprimés par jour, à des heures très régulières, avec beaucoup d'effets secondaires. Aujourd'hui, on a des trithérapies simplifiées tout aussi efficaces, parfaitement tolérées. Pour certains patients on peut donner des trithérapies en un seul cachet par jour.
Peut-on rendre les traitements encore plus efficaces ou faut-il déplacer la recherche dans d'autres domaines ?
La recherche actuellement insiste beaucoup sur l'importance du dépistage. Donner une trithérapie à quelqu'un qui est déjà très avancé dans la maladie du VIH, parce qu'il ne se savait pas séropositif, c'est vraiment beaucoup plus compliqué. Si on donne un traitement relativement précoce, c'est beaucoup plus facile. Donc, le premier axe c'est le dépistage précoce, le deuxième c'est essayer de trouver des traitements intermittents. Il y a des firmes pharmaceutiques qui travaillent sur des traitements injectables qu'on aura probablement d'ici deux ans.
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