Au réveil, il aperçoit des croûtes sur ses testicules… Sa peau s’était nécrosée !
"Au début, j’étais convaincu que j’avais une simple amygdalite : j’avais une forte fièvre, et mes amygdales étaient gonflées", se rappelle ce jeune Britannique de 18 ans. Son cas a été documenté par l’équipe du Dr Jeremy Nettleton dans un article publié dans le BMJ Case Reports le 21 février. Le jeune homme raconte s’être réveillé deux jours plus tard avec une douleur au scrotum. "J’ai vu trois marques. La peau faisait comme une croûte. J’ai d’abord pensé que je m’étais gratté en dormant", développe-t-il. Le lendemain, constatant que les taches ont grossi – elles mesurent désormais entre 0,5 et 1,5 cm de diamètre – il décide d’aller consulter son médecin généraliste.
A gauche, le scrotum avant opération. A droite, après opération.
© Department of Urology, Gloucestershire Hospitals NHsFoundation trust, Cheltenham, UK
Une vascularite gangréneuse juvénile du scrotum
Le praticien, suspectant une gangrène de Fournier, envoie son patient au département d’urologie de l’hôpital de Cheltenham. Le diagnostic tombe : le garçon souffre d’une vascularite gangréneuse juvénile du scrotum, une maladie très rare. "A notre connaissance, c’est le premier cas répertorié au Royaume-Uni", indiquent les auteurs du papier, qui précisent que des cas ont été répertoriés en Espagne de manière sporadique à partir de 1974.
"L’évolution de la maladie a été typique", expliquent les auteurs de l’article. Pendant trois jours, le patient a souffert de pharyngite et de léthargie. Quand celui-ci s’est finalement décidé à consulter, sa fréquence cardiaque atteignait les 107 battements par minute, et sa température s’élevait à 39,6°. Après examen, les urologues décident de procéder à un retrait chirurgical des tissus nécrosés et de prescrire des antibiotiques au patient. Aujourd’hui, le jeune homme est totalement guéri, et les blessures ont très bien cicatrisé.
Qu’est-ce qu’une nécrose ?
Quand les cellules meurent naturellement, on parle d'apoptose. La cellule se disloque en différents fragments, facilement absorbés et éliminés par des globules blancs. A l’inverse, quand les cellules meurent accidentellement, on parle de nécrose. Celle-ci entraîne une destruction beaucoup plus explosive, dont les "débris" sont très inflammatoires, capables à eux seuls d'agresser à leur tour des cellules voisines.
En ce qui concerne le jeune patient Britannique, l’analyse d’échantillons de peau en laboratoire a révélé la présence de staphylocoques, qui avaient causé la nécrose. Un conseil donc, si d’aventure vous constatez des taches suspectes sur vos bijoux de famille : n’attendez pas pour aller consulter !
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