: Vidéo Une nuit en immersion dans les urgences d’Orléans
“Quand on est à plus de 20 patients par infirmière, en fait, non, ce n'est pas faisable, mais tant que la capacité des services n'augmente pas, ça continuera comme ça, quoi”, explique le médecin urgentiste Matthieu Lacroix. Aux urgences d’Orléans, les conditions de travail sont difficiles. Ils dépendent des places dans les autres services pour pouvoir rediriger les patients. “Il y a deux lits seulement de médecine polyvalente, on va dire. Tout ça, c'est absolument complet, y compris les ‘lits couloirs’. Et après, des patients graves de cardio, oui, on pourra les hospitaliser, des patients graves de neuro, à voir, peut-être, mais c'est tout”, décrit-il.
“Les 20 patients, on les a dans le couloir, et on a le couloir qui est bloqué”
Une situation qui continue depuis plusieurs temps. Malgré les dispositifs mis en place pour limiter la tension, les conditions de travail restent les mêmes. “On a ce petit truc-là qui nous permet de dire si les urgences, elles sont ouvertes, en tension ou fermées. Ça donne une information au Samu sur l'état des urgences, est-ce que c'est en train de se tendre et qu'on va avoir bientôt trop de patients par rapport au nombre d'infirmières. C'est très relatif, ‘fermé’. Mais en tout cas, officiellement, on pourrait dire : ‘On ne prend que les urgences vitales et fonctionnelles.’ Mais ce qu'on ne peut pas faire, en fait”, ajoute le médecin.
Léa est infirmière. Pour elle, tout le corps médical urgentiste travaille à flux tendu. “En fait, je pense que les médecins, ils ont beaucoup la charge mentale de: ‘Où je vais mettre le patient? Où je vais pouvoir l'hospitaliser? Est-ce que c'est assez grave pour qu'il reste aux urgences ou est-ce qu'il peut revoir un médecin à l'extérieur?’ Alors que nous, on va plus avoir, du coup, la charge physique, en fait. Nous, les 20 patients, on les a dans le couloir, en fait, on a le couloir qui est bloqué.”
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