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Naturopathes sur Doctolib : "Il y a des dérives" qu'il faut "corriger rapidement pour rassurer tout le monde", déclare un médecin

Accusée de promouvoir des praticiens de médecine alternative, la plateforme Doctolib a supprimé 17 comptes de naturopathes.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Illustration du site internet Doctolib. (S?BASTIEN MUYLAERT / MAXPPP)

"Il y a des dérives" et "il faut les corriger rapidement" pour "rassurer tout le monde" y compris les professionnels de santé, déclare Luc Duquesnel, médecin généraliste en Mayenne et président de la Confédération des Syndicats Médicaux Français (CSMF) mardi 23 août sur franceinfo, à propos de la polémique qui a poussé la plateforme de prise de rendez-vous médicaux en ligne Doctolib à supprimer 17 profils de naturopathes. Tous liés à une naturopathe [Irène Grosjean] accusée d'agression sexuelle sur mineurs, ces comptes ne sont qu'une partie de tous les pratiquants de médecines alternatives présents sur la plateforme, dont les médecins demandent le retrait. Doctolib avance qu'ils ne représentent que 0,3% des prises de rendez-vous.

franceinfo : Cette affaire remet-elle en cause la légitimité de Doctolib ?

Luc Duquesnel : Ce sont de nouvelles techniques de prise de rendez-vous qui sont, je pense, appréciées par les Français et par les professionnels. Ça a été un vrai plus lors de la vaccination, par exemple. Mais dans tout ce qui est nouveau, il y a des dérives. Là, nous avons des dérives, il faut les corriger rapidement pour rassurer tout le monde, professionnels compris. On ne peut pas empêcher leur existence, qui a toujours été de tout temps. De faire leur publicité en permettant la prise de rendez-vous en ligne, c'est là que le bât blesse. Si Doctolib ne veut pas faire le ménage sur sa plateforme, les médecins vont devoir se poser la question de savoir s'ils continuent de s'y afficher pour prendre leurs rendez-vous. On n'en est pas là aujourd'hui, ça reste très minoritaire. On doit échanger avec cette société très pratique, mais elle ne doit pas entretenir la confusion qui est une forme de publicité et de tromperie pour les Français.

Ne vaudrait-il pas mieux réguler ces professions ?

Ces naturopathes existaient déjà avant Doctolib, la plateforme ne les a pas créés, c'était simplement le bouche-à-oreille qui les faisaient travailler. Mais le fait de pouvoir s'afficher et prendre rendez-vous sur la plateforme est une forme de publicité pour eux, et c'est la garantie d'un sérieux. Le principal risque est pour les usagers, les patients. On sait que ce sont les personnes les plus fragiles qui ont accès à ces professionnels, à des coûts très souvent importants, avec des conséquences médicales parfois très lourdes. Le sérieux que cette plateforme a eu jusqu'ici lui impose de vérifier les profils des personnes avec qui elle permet la prise de rendez-vous.

Y a-t-il d'autres pratiques qui vous semblent à bannir ?

Le problème ne concerne pas que les naturopathes, toutes les pratiques de médecine non conventionnelle sont dans le collimateur. D'ailleurs, certaines d'entre elles comme l'iridologie ou le reiki sont visées par la Mission de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). On voit des gens qui se présentent comme neurologues brésiliens qui soignent la maladie de Parkinson en vous carressant les oreilles, et en même temps ces gens vous disent qu'ils ne sont pas conventionnés, ne prennent pas la carte vitale ni la carte bleue. Ce sont des charlatans.

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