Manifestation des infirmières : "J'ai deux filles, je leur ai déconseillé de faire ce métier"
Les infirmiers et infirmières ont manifesté à Paris, mardi, pour dénoncer la dégradation des conditions de travail à l'hôpital. Ils étaient quelques centaines.
Quelques centaines de blouses blanches et bleues à Paris. Ils n'étaient pas nombreux, mais ces infirmiers et infirmières ont manifesté, mardi 24 janvier, pour dénoncer la dégradation des conditions de travail à l'hôpital, à l'appel d'une quinzaine d'orgarnisations syndicales et associations.
Le cortège est parti de la gare Montparnasse avant de rejoindre le ministère de la Santé. Et s'il n'était pas très fourni, il a donné de la voix.
Un manque de moyens et de reconnaissance
"Nous sommes les soignants, complètement délaissés", voici le slogan scandé par les manifestants. Une écharpe et un bonnet sous leurs blouses bleues, les infirmières et les infirmiers ont bravé le froid pour alerter sur la situation dans les hôpitaux.
Dans le cortège, il y a Corinne. Elle est venue spécialement de Bordeaux pour manifester, et elle a 35 ans de métier : "On n'a plus d'accompagnement avec les patients, on va dans l'urgence. Faire le soin de priorité, c'est-à-dire une prise de sang, un pansement... on le fait, mais à la chaîne. Il n'y a plus du tout de rapport humain. J'ai deux filles, je leur ai déconseillé de faire ce métier."
Si on en est arrivé là, selon les syndicats, c'est à cause des économies imposées aux hôpitaux. Trois milliards et demi depuis trois ans. Cette médecine est devenue une médecine low cost, estime Braïm, qui travaille en bloc opératoire à Nancy. "On voit bien au niveau des rémunérations, même des personnels, on est au minimum de tous les pays européens."
En fin de carrière, une infirmière spécialisée gagne à peu près 2 700 euros brut par mois. Après trois ans et demi d'études, et 18 mois de spécialité, ça ne fait pas grand chose.
Braïm, infirmier à Nancy.
Il y a deux mois la ministre de la Santé a promis une concertation sur les primes et un plan de 30 millions d'euros pour la qualité de vie au travail. Corinne n'est pas convaincue. "Pour l'avoir lu, il y a de la très belle théorie mais ce n'est que de la théorie. Cela n'est pas applicable actuellement, ce n'est pas vrai."
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