Elles sont infirmières, françaises, et travaillent au Luxembourg. "Passer la frontière, on ne se rend même plus compte", explique Léa Haine, qui a fait ses études en France, mais qui n'y a jamais pratiqué. Au Luxembourg, cette infirmière gagne 3 500 euros nets d'impôts, soit deux fois le salaire français. "Il faudrait se demander pourquoi l'infirmière est aussi sous-payée en France", confesse la jeune femme de 26 ans.La moitié du personnel soignant du Luxembourg vient de l'étrangerLe salaire est une motivation pour venir, mais pas que. Océane Arnould, autre infirmière française dans le même hôpital d'Esch-sur-Alzette, travaille ici un peu plus, mais a deux fois moins de patients à charge : "On est vraiment centrés sur nos patients. On a le temps d'être avec eux, on a le temps de partager des choses." Au Luxembourg, la moitié du personnel hospitalier vient de l'étranger, et 23% d'entre eux sont français. Un exode qui, à la longue, peut porter préjudice aux régions frontalières, comme à l'hôpital de Mont-Saint-Martin (Meurthe-et-Moselle) où, en moyenne, chaque année, quatre infirmières quittent l'établissement.