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Les médecins hospitaliers dénoncent les dépassements d'honoraires

Dans une tribune publiée aujourd'hui dans Libération, près de 250 médecins dénoncent les dérives de certains spécialistes. Ils réclament la fin de l'exercice privé au sein des hôpitaux publics.
Article rédigé par Olivier Bénis
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

"60 millions de consommateurs" avait déjà pointé du doigt ces dérives du système de santé : fin février, le magazine publiait une enquête sur le sujet. On y découvrait que certains spécialistes, pourtant installés au sein d'hôpitaux publics, faisaient payer leurs prestations dix fois plus que le tarif remboursé par la Sécurité sociale. Le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, avait alors annoncé un décret pour obliger les mutuelles à mieux rembourser ces dépassements d'honoraires.

Ce matin, l'appel des médecins hospitaliers va plus loin : pour eux, c'est la présence même de ces spécialistes privés dans les hôpitaux qui pose problème. Ils demandent au gouvernement "d'examiner avec les professionnels les conditions pour que soit mis fin à l'exercice privé au sein de l'hôpital public, comme cela était originellement prévu par la loi Debré de 1958" .

Plusieurs mesures pour assurer un équilibre entre ville et hôpital

Les médecins demandent aussi une série de mesures pour limiter les écarts de revenus entre le public et le privé. Par exemple une limitation légale des dépassements d'honoraires en ville, la revalorisation des tarifs remboursés par la Sécu, et la création d'une assurance publique de responsabilité civile. Ils souhaitent aussi inclure les diverses indemnités dans le calcul des retraites des médecins hospitaliers.

Pour éviter les abus, les médecins proposent également que les honoraires soient versés, non pas aux médecins, mais directement à la caisse de l'hôpital où ils exercent. Ce dernier pourrait ensuite les redistribuer... après avoir prélevé une redevance.

Selon l'appel lancé aujourd'hui, la loi actuelle (Debré) n'est pas appliquée. Elle prévoit que l'activité privée ne doit pas dépasser 20% de l'activité des médecins, et ne doit pas se faire au détriment des missions de l'hôpital public.

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