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"Ça y est, on est loin de tout ça" : aide-soignante, elle s'évade en Martinique pour oublier le Covid-19

En première ligne depuis le début de l'épidémie, certains soignants ressentent le besoin, pour ces vacances de Noël, de fuir la métropole afin de profiter d'un territoire où l'épidémie est maîtrisée.

Article rédigé par franceinfo - Boris Loumagne
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Marie-Amélie, aide-soignante et étudiante infirmière, en vacances en Martinique, en décembre 2020. (BORIS LOUMAGNE / RADIO FRANCE)

Pour quelques jours seulement, Marie-Amélie a troqué sa blouse blanche pour un maillot de bain : "Ce sont mes premières vacances depuis le mois... d'août ! Ça fait du bien !" Allongée sur le sable blanc d'une plage de Martinique, face à la mer, Marie-Amélie nous raconte son expérience du Covid-19. Elle est étudiante infirmière à Gap, mais avec l'épidémie, sa formation a été suspendue. Elle a donc travaillé toute l'année en tant qu'aide-soignante. Et là, elle s'est vite rendu compte du manque de moyens à l'hôpital. D'où des questionnements sur sa vocation de soignante : "Je sais que je vais faire ça et je resterai là-dessus, mais ça fait réfléchir. Et puis on se dit qu'on n'est pas équipés. On n'est pas comme on voudrait l'idéaliser, ça fait un peu mal parfois." 

>> "On peut revenir à une vie normale" : moins touchée par le Covid-19, la Martinique est l'eldorado des vacances de Noël.

Des moments de doute et puis des moments où tout devient clair, comme quand Marie-Amélie tient la main des patients en soins palliatifs. "Beaucoup nous le disent avant de partir : 'Merci, parce que franchement, je ne me suis pas senti seul'. Parce que parfois, ils finissent par nous dire 'Mais vous savez, je ne suis qu'un numéro', on leur dit 'Non, vous n'êtes pas un numéro, vous êtes une personne' et ça leur fait du bien d'entendre ça."

"Ça nous fait la bulle pendant une semaine"

Une année intense, tellement intense qu'à 20 ans, Marie-Amélie souffre déjà du dos. Mais la jeune femme tient le coup, comme elle a tenu le coup quand elle a attrapé le virus. "J'ai fini aux urgences, il n'y avait pas de traitement, j'avais des migraines et je vomissais, je n'étais pas bien. J'ai passé une semaine à 40 de fièvre dans mon lit. Après, encore une semaine et puis on retourne au boulot." 

Alors autant vous dire que ses vacances de fin d'année, elle en avait bien besoin. "On avait envie d'aller dans un endroit où, quitte à partir une semaine - parce que n'est pas donné non plus, les billets - au moins on se fait plaisir. Et puis ici, tout est ouvert, les restaurants. On est sorti de l'avion, j'ai dit 'Oulah on est en vacances!', mais là, je percute seulement maintenant, je pense. Me dire ça y est, c'est bon. On est loin de tout ça. Ça nous fait la bulle pendant une semaine et après, faudra y retourner." En espérant que la nouvelle année soit moins éprouvante que la précédente.

Vacances en Martinique pour oublier provisoirement le Covid-19 : reportage de Boris Loumagne

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