VIH : "La maladie a toujours une représentation catastrophique au sein de la population", déplore l'association Aides
Un sondage réalisé pour l'association Aides pointe mardi les préjugés encore nombreux sur les personnes séropositives. Aurélien Beaucamp, président de l'organisation de lutte contre le VIH, déplore un retour aux années 1980.
Les Français ont encore de nombreux préjugés sur les personnes séropositives, révèle un sondage de l'institut CSA pour l'association Aides, diffusé sur franceinfo, mardi 28 novembre 2017. Selon Aurélien Beaucamp, président de l'organisation de lutte contre le VIH, on "reste dans les années 1980" avec une "maladie qui a toujours une représentation catastrophique au sein de la population".
franceinfo : Le VIH reste-t-il une maladie honteuse ?
Aurélien Beaucamp : Oui, je dirai ça. On est sur une infection, une maladie qui a toujours une représentation catastrophique au sein de la population. À partir du moment où on parle de VIH, de sida, c'est tout de suite rattaché au sexe, à un jugement social. On rentre sur des questions de morale et quelque part cette étude montre bien qu'il y a une certaine ignorance de ce qui se fait aujourd'hui en termes de représentation et de ce que vivent les personnes qui ont le VIH.
Est-ce un problème d'information ou est-ce autre chose ?
Il y a un problème d'information chez les plus jeunes. Je fais partie de cette génération, dans les années 1990, qui était martelée en termes de prévention sexuelle au collège et au lycée. Aujourd'hui, l'Etat nous dit que cela continue, mais ce n'est pas vrai. On est sur de la prévention de reproduction mais pas sur des questions liées à la sexualité, liées à l'homosexualité, aux modes de transmission également et aux risques. C'est pour cela qu'on a cette désinformation par rapport aux plus jeunes. On est sur une tranche qui est assez large, de 16 à 30 ans. On a besoin que les pouvoirs publics puissent se renouveler et puisse revenir sur la prévention telle qu'elle existait dans les années 1990 et qui a disparu aujourd'hui.
Que pensez-vous des campagnes de prévention ?
Je ne vais pas dire qu'il n'y a plus d'informations, ce n'est pas vrai. On a de grosses structures comme Santé publique France avec le soutien du ministère de la Santé qui lance de grandes campagnes chaque année et qui fonctionnent bien. Aujourd'hui, ce dont on a besoin, ce sont des communications ciblées sur les plus jeunes pour dire ce qu'est le VIH et dire ce que vit une personnes qui a le VIH, c'est-à-dire qu'elle ne transmet plus le VIH à partir du moment où elle est sous traitement et qu'elle vit aussi bien qu'une personne qui ne l'a pas.
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