Un "scénario de rupture" pour l'organisation territoriale des hôpitaux
Saisi par le gouvernement dans le cadre de la réforme "globale" du système de santé, le Haut conseil pour l'avenir de l'Assurance maladie (HCAAM) a présenté ce 6 juin "un scénario de rupture" pour l'organisation territoriale des hôpitaux.
Les services enregistrant une trop faible activité, dans 60 à 70 établissements publics, seraient redéployés en faveur d’établissements plus importants, "à un niveau en principe départemental". En ligne de mire, des blocs opératoires ou des salles d’accouchement "en situation très difficile" faute de pouvoir "assurer la permanence des soins". Concernant les "disciplines de pointe" et les "équipements lourds très spécialisés", ils seraient concentrés dans quelques sites comme les CHU ou les centres anti-cancer.
Soins de ville et hôpitaux main dans la main ?
En contrepartie de cette "recomposition", le Haut conseil propose "un maillage dense du territoire" avec 550 à 600 hôpitaux d'un nouveau type, baptisés "établissements de santé communautaires". De statut public ou privé, ils seraient "recentrés sur des activités de médecine polyvalente, en particulier en gériatrie" et devraient "garantir" l'accès à un médecin traitant et à des soins sans rendez-vous. Ces structures seraient par ailleurs associées en priorité aux professionnels de santé libéraux du même "bassin de vie", plutôt qu'avec les établissements voisins, pour mettre "fin au cloisonnement" entre les soins de ville et l'hôpital.
"Nous sommes plutôt favorables à ces propositions, qui correspondent à un certain nombre de nos revendications sur l’organisation des soins autour des professionnels ambulatoires [1]", a déclaré Jacques Battistoni, président du syndicat MG France – principal syndicat de médecins généralistes de France – interrogé par Allodocteurs.fr. "La notion de « bassin de vie » est pertinente. Elle renvoie à un établissement pour 30.000 à 100.000 habitants, soit environ 10 communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) par départements". "Désormais, nous attendons de voir comment le gouvernement, ainsi que le président de la République, se positionneront autour de ces propositions du HCAAM".
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