La prescription de Macron pour réformer le système de santé
Agnès Buzyn l’affirmait en début d’année : le plan qu’elle présentera ce 18 septembre "ne sera pas une énième réforme de l'hôpital", comme elle l'affirmait déjà en début d'année.
Un chantier clef : la réforme du numerus clausus
Ainsi que l’a confirmé l’Élysée ce 17 septembre, le numerus clausus, qui limite le nombre d'étudiants admis en deuxième année d'études de médecine, sages-femmes, dentaires ou de pharmacie, sera supprimé à la rentrée 2020.
Un système de sélection alternatif devrait être présenté, l'idée étant de "diversifier les profils" des étudiants et de "favoriser les passerelles" entre les cursus médicaux, selon les mots d’Agnès Buzyn.
Voir également : La fin du numérus clausus dans les tuyaux
L’adieu à la T2A
Agnès Buzyn doit présenter de nouveaux critères destinés à remplacer à la tarification à l'activité (T2A), accusée de pousser à la "course aux volumes" et d'encourager les actes "inutiles". Elle devrait être remplacée par des "parcours" standardisés, en commençant par certaines maladies chroniques comme le diabète et l'insuffisance rénale chronique. Hôpitaux et libéraux devront ainsi se coordonner et partager une rémunération forfaitaire.
Cette meilleure "pertinence" des soins sera aussi mesurée par une batterie d'indicateurs, y compris la satisfaction des patients, qui pourraient être rendus publics.
L'enveloppe récompensant la qualité des soins à l’hôpial doit par ailleurs être portée de 60 à 300 millions d'euros dès l'an prochain.
Regroupement d'établissements et des médecins libéraux
La carte hospitalière doit également modifiée, avec la poursuite des regroupements entre établissements voisins. Mme Buzyn a jugé "possible qu'un certain nombre de services de proximité ne soient pas maintenus". Les 600 plus petits établissements seront "réorientés sur des priorités" incluant la gériatrie, la rééducation, l'imagerie, la biologie ou encore la télémédecine. Un nouveau statut d'hôpital "de proximité" sera créé à cette fin, ce qui passera par le vote d'une loi en 2019.
La "réorganisation" globale devrait également concerner les médecins libéraux, et notamment le système des gardes médicales en soirée et en week-end, destiné à offrir une alternative aux urgences.
Agnès Buzyn doit également annoncer la création d’ici à 2022 de 4.000 postes d'"assistants médicaux", à mi-chemin entre le secrétaire et l'infirmier, pour permettre aux médecins libéraux de se concentrer sur leur métier. Selon l’Élysée, ces assistants auront pour mission de "décharger" les médecins des tâches administratives et de certains "actes simples comme une prise de tension ou de température".
Mme Buzyn a par ailleurs indiqué que la réforme inclurait "des mesures pour la psychiatrie", qui "traverse une grosse crise".
Quel coût pour cette réforme ?
Ce catalogue de promesses aura forcément un coût. Le chef de l'État a affirmé qu'il n'y aurait "pas d'économies sur l'hôpital dans [son] quinquennat".
Le ministère de la Santé a annoncé ce 18 septembre que le plan "Ma Santé 2022" serait doté d'un budget de 3,4 milliards d'euros d'ici à la fin du quinquennat". Dans le détail, 1,6 milliard d'euros seront consacrés à "la structuration des soins dans les territoires", 920 millions à l'investissement hospitalier, 500 millions à la "transformation numérique" et 420 millions à "l'évolution des métiers et des formations".
À la hausse des dépenses de santé déjà programmée dans le budget (2,3% par an, soit environ 4,5 milliards d'euros), un effort budgétaire d'environ 400 millions d'euros par an jusqu'en 2022 doit être proposé, soit une hausse de 2,5% par an.
L'exécutif espère "dégager d'importantes marges de manoeuvre" en réduisant le nombre d'examens médicaux "inutiles", dont le coût est estimé entre 10 et 20 milliards d'euros.
avec AFP
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