Des médecins proposent dix mesures pour lutter contre l'alcoolisme
Plusieurs médecins, épidémiologistes et militants de la lutte contre l’alcoolisme signent ce 16 avril une lettre ouverte dans laquelle ils dénoncent une "désinformation soigneusement organisée par la filière alcool" et "la puissance de lobbying d'une industrie qui infiltre tous les niveaux de la société […] jusqu'au plus haut niveau de l'État". Diffusée sur plusieurs sites dédiés à la prévention, le texte énonce dix mesures dont l’efficacité dans la lutte contre la consommation excessive d’alcool est scientifiquement démontrée.
Cette lettre intervient dans un contexte tendu entre médecins et alcooliers. La ministre de la santé, Agnès Buzyn, et le ministre de l'Agriculture, Stéphane Travert, avaient en effet invité la semaine passée les représentants de la profession viticole, pour les "associer aux politiques publiques de prévention".
"Lors que les alcooliers se mêlent de prévention, on sait que c’est tout sauf de la prévention, et seulement de la communication" nous explique l’addictologue Michel Reynaud, co-signataire du texte. "Nous souhaitions rappeler dix mesures qui font consensus y compris à l’échelle de l’OMS. Charge au gouvernement de s’en saisir ou pas".
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Les auteurs de la lettre sont les mêmes qui avaient déjà interpellé en mars le président de la République. Emmanuel Macron, après avoir confié boire "du vin le midi et le soir", avait assuré que la loi ne serait pas durcie durant sa présidence.
Un prix plancher pour l’alcool
Parmi les dix dispositions identifiées, les signataires invitent à taxer l’alcool proportionnellement au contenu en grammes d’alcool et à indiquer de manière claire sur les contenants "la quantité en grammes d’alcool et de sucre, le nombre de calories", ou encore interdire "toutes les mentions supplémentaires non légales" (du type "à consommer avec modération"), sur tous les supports.
En revanche, la mention "l'alcool est dangereux pour la santé" devrait être systématiquement présente, de manière claire, lisible et contrastée". Fin mars, la ministre de la Santé Agnès Buzyn avait exprimé son hostilité à cette idée. Pour elle, "cette phrase-là peut laisser penser qu'on est pour une action de prohibition, c'est-à-dire qu'on ne veut pas d'alcool du tout, or ce n'est pas le cas aujourd'hui". Les médecins invitent également à étendre l'interdiction de la publicité pour l'alcool à Internet.
la rédaction d'Allodocteurs.fr
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