Crise des opiacés : le cabinet de conseil américain McKinsey va payer 650 millions de dollars pour éviter un procès pénal
L'ombre de la crise des opiacés continue de peser sur McKinsey. Cette fois, le cabinet de conseil américain va débourser 650 millions de dollars (619 millions d'euros) dans le cadre d'un accord enregistré auprès d'un tribunal de Virginie (Etats-Unis), vendredi 13 décembre. Cet arrangement dit de poursuites différées (DPA) vise à mettre fin à des poursuites pénales au terme d'une surveillance de cinq ans. Le prestigieux cabinet était accusé d'avoir contribué à la crise des opiacés en conseillant des groupes pharmaceutiques comme Purdue Pharma, fabricant de l'antidouleur OxyContin.
Il a reconnu avoir, "en toute connaissance et de manière intentionnelle, conspiré avec Purdue Pharma et d'autres pour aider et encourager à fournir une mauvaise communication sur des médicaments prescrits sur ordonnance", stipule l'accord. Et aussi d'avoir, "par les actions d'un haut responsable de McKinsey, détruit et caché en toute connaissance des archives et des documents" pour faire obstruction aux enquêtes. Le groupe a licencié, rapidement après le début du scandale, deux salariés pour destruction de documents dans cette affaire. Depuis 1999, la crise des opiacés a fait plus de 800 000 morts.
McKinsey a déjà déboursé près d'un milliard de dollars
Le DPA précise également que McKinsey a déjà déboursé près d'un milliard de dollars dans le cadre de plusieurs accords conclus hors tribunaux depuis 2019, dont plus de 640 millions (610 millions d'euros) avec les cinquante Etats et plusieurs territoires américains et plus de 345 millions au civil (329 millions d'euros). Le groupe a par ailleurs été mis à l'amende par le gendarme américain de la Bourse, pour des contrôles internes déficients.
D'après l'accord, McKinsey n'a pas bénéficié d'une certaine bienveillance des autorités américaines, car il n'a pas révélé lui-même, ni dans les temps, les faits reprochés. En revanche, sa coopération a posteriori et les mesures entreprises par la suite ont joué en sa faveur pendant ces négociations. Il s'est notamment engagé il y a plusieurs années à ne plus conseiller d'entreprises sur le développement, la fabrication, la promotion, le marketing, la vente, l'utilisation d'un opiacé ou de tout autre narcotique. Sollicité par l'AFP, le cabinet n'a pas répondu dans l'immédiat.
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