Perturbateurs endocriniens : quand Bruxelles cède aux lobbyistes
Intoxication , l'enquête de la journaliste Stéphane Horel dénonce l’action des lobbys pour empêcher toute réglementation des perturbateurs endocriniens pourtant reconnus comme dangereux pour la santé publique.
Les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques (diéthylthiophosphates, pentachlorophénols, hexachlorocyclohexanes…) présentes dans les objets de consommation courante : les plastiques, les résidus de pesticides sur les fruits et légumes, les cosmétiques, les lunettes, les semelles de chaussures, les chemises… et qui interagissent avec le système hormonal des êtres vivants. Ils sont à l’origine de l’augmentation de certains cancers, des troubles de la reproduction, des problèmes de comportement chez les enfants, de l’obésité, du diabète de type 2... "Les scientifiques sonnent le système d’alarme depuis un sacré moment, sur un certain nombre de maladies. L’an dernier, une étude a estimé à 150 milliards d’euros par an le coût de ces maladies pour l’Union européenne ", explique la journaliste Stéphane Horel.
"Le déficit démocratique européen "
Malgré les nombreuses alertes lancées par les scientifiques, la Commission de Bruxelles n’a pas l’air de trouver urgent d’agir. "Au premier chef c’est le lobby de la chimie. Bayer, Syngenta, BASF, ce sont particulièrement démarqués dans le lobbying contre cette réglementation, " explique Stéphane Horel. "A Bruxelles, il y a peu près un lobbyiste par fonctionnaire, entre 25.000 et 30.000. Les groupes d’experts qui écrivent les brouillons de la loi européenne sont des représentants de l’industrie. "
La décision finale ne sera pas prise avant 2017. Stéphanie Horel constate que "la Commission européenne accorde plus d’importance à ce que dit le fabricant de liquides de frein que la société civile. C’est ce que l’on appelle le déficit démocratique européen. "
Intoxication , de Stéphane Horel, est publié aux éditions La Découverte
Lire un extrait de Intoxication
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