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Radicalisation et psychiatrie : le secret médical est un "principe fondamental" rappelle l'Ordre des médecins

Après les propos du ministre de l'Intérieur suggérant une collaboration entre ses services et les psychiatres, l'Ordre des médecins a tenu à sauvegarder le secret médical tout en reconnaissant que des "circonstances exceptionnelles", définies par le Code pénal, pouvaient permettre de passer outre cette règle.
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
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Le secret médical est un "principe fondamental", a rappelé jeudi l'Ordre des médecins, alors que le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb envisage d'impliquer les psychiatres dans le repérage des individus radicalisés qui souffrent de troubles psychologiques. "L'Ordre des médecins rappelle la nécessité absolue de préserver les principes fondamentaux de l'exercice professionnel, en particulier celui du secret médical", souligne-t-il dans un communiqué.

Il précise toutefois que "dans certaines circonstances exceptionnelles, la loi permet aux médecins de passer outre au secret médical en cas de danger probable". "C'est pourquoi l'Ordre préconise la pleine application des textes en vigueur, et en particulier ceux du Code pénal qui s'adressent à tout citoyen, plutôt que de créer de nouvelles dérogations" dont "on ne peut mesurer les possibles dérives ultérieures".

Le ministre de l'Intérieur a récemment indiqué qu'il voulait mobiliser les hôpitaux psychiatriques et les psychiatres "pour identifier les profils qui peuvent passer à l'acte", en estimant qu'"à peu près un tiers" des personnes signalées pour radicalisation "présentent des troubles psychologiques". Une position qui lui a valu l'opprobre de certains psychiatres, en témoigne une tribune dans Le Monde, mais qui a également été accueillie avec bienveillance par le Dr Serge Hefez, interrogé par Allodocteurs.fr.

"Il en va du respect des principes fondamentaux de notre République"

Dans son communiqué, l'Ordre des médecins juge que "la coopération des médecins ne peut se faire qu'avec les autorités de justice", avant d'ajouter qu'il en allait "du respect des principes fondamentaux de notre République".

L'Ordre national des médecins avait déjà exprimé cette position en janvier dans un document de neuf pages. Il estimait alors que les dispositions du Code pénal suffisaient à justifier une éventuelle rupture du secret médical.

Selon le Code pénal, "quiconque pouvant empêcher par son action immédiate, sans risque pour lui ou pour les tiers, soit un crime, soit un délit contre l'intégrité corporelle de la personne s'abstient volontairement de le faire est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75.000 euros d'amende".

En outre, le Code pénal autorise les médecins à informer "le préfet (...) du caractère dangereux pour elles-mêmes ou pour autrui des personnes qui les consultent et dont ils savent qu'elles détiennent une arme ou qu'elles ont manifesté leur intention d'en acquérir une".

Avec AFP

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