Présidentielle 2017 : le plaidoyer de Médecins du monde
A quelques semaines du premier tour de l'élection présidentielle, Médecins du monde vient de lancer un plaidoyer à destination des candidats pour permettre un meilleur accès aux soins "pour tous".
L'ONG est partie du constat que les propositions en matière de santé des candidats à la magistrature suprême dessinaient "des horizons bien différents notamment sur le niveau de protection sociale, l'accès aux soins des plus précaires ou encore l’avenir de l’Aide médicale d’Etat". Elle formule quatre grandes propositions d’actions à mener par la France aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale.
Intégrer l'AME à la Sécurité sociale
Première proposition : intégrer l’Aide médicale d’Etat (AME) au sein du régime général de la sécurité sociale. Selon l'organisation, dans un contexte "d’instrumentalisation politique de la part de certains candidats, hors de toute considération de santé publique" de "la question de la santé des étrangers", l’intégration de l’AME, "complexe, très contrôlée, qui exclut de fait le « tourisme sanitaire »", permettrait aux plus précaires d’avoir un accès effectif et continu aux soins. Qui plus est, cette réforme faciliterait, par une simplification administrative, une maîtrise des dépenses publiques et mettrait fin à un régime que l’association juge "stigmatisant".
Prix des médicaments : pour un Etat modérateur
Prenant l’exemple de l’accès aux nouveaux traitements contre le virus de l’hépatite C qui permettent aux patients de guérir, mais sont "proposés à un prix exorbitant", Médecins du monde estime "indispensable que l’Etat reprenne son rôle de modérateur". L’ONG plaide ainsi pour une "révision du mécanisme de fixation du prix des médicaments innovants" et "une réforme des règles du marché des produits de santé" dans un objectif de renforcement de "la transparence et la démocratie sanitaire".
Accueil et solidarité au cœur des politiques publiques
Pour l’association, qui dénonce "l’idée d’une « crise migratoire » imposée dans les discours publics" et les "politiques anti-immigration qui blessent et tuent", il est urgent que "toutes les mesures nécessaires pour protéger [les migrants], notamment les mineurs" soient prises. Cette crise est bien plus celle de l’accueil et de la solidarité envers "celles et ceux qui cherchent une protection en France et en Europe" qu’une crise migratoire, estime Médecins du monde. "Replacer l’accueil et la solidarité au cœur des politiques publiques" est "urgent et indispensable", souligne l’ONG.
Sanctuariser les lieux de soins
Enfin, Médecins du monde demande que la France fasse preuve de transparence en ce qui concerne la nature de ses soutiens aux Etats qui ne respectent pas le droit international humanitaire et les droits de l’Homme (notamment sur les ventes d’armes). Dans un contexte international, qui voit les atteintes contre les civils, les patients, le personnel et les installations médicales se multiplier lors des conflits armés, l’ONG demande à la France de défendre "de manière inconditionnelle, le principe de sanctuarisation des lieux de soins, des personnels soignants et humanitaires".
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