La check-list a du mal à s'imposer dans les blocs opératoires
Identité du patient, site opératoire, risques allergiques, matériel utilisé... Au total, onze critères doivent être vérifiés avant et après toute intervention chirurgicale pour limiter les risques d'accidents. Une procédure obligatoire, inspirée des méthodes appliquées par les pilotes de lignes. Dans les faits, c'est une infirmière qui est chargée de coordonner l'application de la check-list en posant les questions au patient ainsi qu'à toute l'équipe présente au bloc opératoire. "Il faut sans arrêt être vigilant à l’application de la check-list parce que cela demande un arrêt de l’équipe pour répondre aux questions, mais ce n’est pas du temps perdu", explique Pr Françoise Denoyelle, chirurgien ORL à l'hôpital Necker-Enfants malades (AP-HP).
Et ce temps, si rare dans le rythme intense des blocs opératoires, doit aussi être accordé à un dernier contrôle au terme de l'intervention notamment pour faire un décompte précis des compresses, instruments et autres aiguilles utilisés pour chaque patient et ainsi éviter tout risque d'oubli dans le corps du patient.
Cette check-list a été rendue obligatoire par la Haute Autorité de santé (HAS) en janvier 2010, mais elle peine à s'imposer : 40% des établissements hospitaliers ne l'utilisent pas systématiquement. Pourtant, les résultats bénéfiques ont largement été démontrés : "Enormément d'études parues depuis quelques années ont montré que c'était efficace. La plus récente montre une baisse de 27% de la mortalité dans les 90 jours suivant l'intervention et une forte diminution des complications post-opératoires", estime Laetitia May-Michelangeli, chef de service de la mission sécurité du patient à la Haute autorité de santé.
Pour renforcer l'utilisation de la check-list, la Haute Autorité de santé vient de publier une nouvelle version qui intègre plusieurs critères spécifiques à la prise en charge des jeunes enfants.
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