Orléans : deux cardiologues sanctionnés pour des pratiques abusives
On leur reproche d'avoir multiplié les interventions parfois sans justification, en mettant en danger la santé des patients.
Deux cardiologues du centre hospitalier régional d'Orléans (CHRO) ont été récemment sanctionnés pour des pratiques abusives, révèle France Bleu Orléans. On leur reproche d'avoir multiplié les interventions parfois sans justification, en mettant en danger la santé des patients. Ils sont suspendus de leur activité libérale et ne peuvent plus pratiquer d'angioplasties coronaires.
Un record d'interventions
En février dernier, à la demande de l'Agence régionale de santé, une inspection a été menée dans le service cardiologie de Centre hospitalier régional d'Orléans. Les conclusions des experts sont "sévères et sans concession" pour deux cardiologues du service qui ont multiplié les interventions d'angioplastie coronaire. Cet acte, réalisé sous anesthésie locale, permet de dilater des artères du cœur bouchées ou resserrées et d'éviter notamment les risques d'infarctus du myocarde.
Depuis l’arrivée de ces deux médecins il y a quatre ans, le nombre d'angioplasties coronaires pratiquées à l'hôpital a été multiplié par quatre, passant de 500 à 600 procédures par an en 2015 à plus de 2 200 en 2018. L’un de ces médecins a sans doute battu "un record de France", note le rapport, avec 1 250 interventions, le double de ce que font habituellement les cardiologues dont c'est l'unique activité.
Un recours inapproprié à l'angioplastie coronaire
D’après cette inspection, les deux médecins ont souvent "surévalué la gravité" des lésions observées pour procéder à des angioplasties. Le rapport ne met pas en cause "l'habilité technique" des cardiologues mais conclut à un "recours inapproprié à l'angioplastie coronaire ne se justifiant pas et mettant en danger la santé des patients, absence de concertations médicales et réalisation de gestes inappropriés chez des patients très âgés."
À la suite de cette inspection, l'Agence régionale de santé a ordonné en août dernier que les deux cardiologues du CHRO mis en cause soient suspendus de leur activité libérale, l'un pour un an, l'autre pour six mois. Ils contestent tous les deux cette décision et ont déposé un recours. D'autre part, ils ne peuvent plus pratiquer d'angioplasties coronaires à l'hôpital d'Orléans jusqu'à nouvel ordre. D'autres procédures sont en cours, le conseil régional de l'Ordre des médecins a été saisi, ainsi que la caisse primaire d'assurance maladie.
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