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Mercredi se déroule la 11e journée nationale de réflexion sur le don d'organes

Seuls 13% des Français connaissent la loi qui régit le don d'organe post mortem, selon une enquête réalisée par OpinionWay pour la Fondation Greffe de vie.Depuis 2000, les activités de prélèvement et de greffe d'organes ont progressé de presque 50%, mais les besoins ne cessent de croître et le nombre de greffes ne suffit pas à les couvrir.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Carte de donneur. Le don d'organes ne répond toujours pas aux besoins. (AFP/MYCHELE DANIAU)

Seuls 13% des Français connaissent la loi qui régit le don d'organe post mortem, selon une enquête réalisée par OpinionWay pour la Fondation Greffe de vie.

Depuis 2000, les activités de prélèvement et de greffe d'organes ont progressé de presque 50%, mais les besoins ne cessent de croître et le nombre de greffes ne suffit pas à les couvrir.

Un plan greffe 2012-2017 sera présenté à la fin de l'année, devait annoncer mercredi la secrétaire d'Etat à la santé qui veut "faire de la greffe d'organes une priorité". Mme Nora Berra, outre l'annonce de ce 2e plan greffe, exprime son "souhait" de voir passer en France le taux d'opposition au prélèvement d'organes après la mort "de 30% à 15%" comme en Espagne et au Portugal. Selon Mme Berra, "le prélèvement à partir de donneurs vivants n'est pas suffisamment pratiqué en France, en comparaison de ce qui se passe dans les autres pays européens".

A ce propos, le don croisé, prévu dans le texte de révision des lois bioéthiques, devrait élargir les possibilités de don de rein entre vivants.

La greffe rénale est une thérapeutique de mieux en mieux maîtrisée. En effet, "la survie du greffon rénal à 5 ans est de 80 %, contre 66 % il y a 15 ans. 65 % des greffons rénaux fonctionnent toujours au bout de 10 ans", selon elle. La greffe de rein représente, par ailleurs, aujourd'hui la prise en charge de l'insuffisance rénale chronique terminale, la moins coûteuse pour la collectivité, note-t-elle.

La recherche constitue un autre point à développer. A ce titre, 8 millions d'euros sont investis pour mettre en place une cohorte de 3.600 patients suivis pendant 12 ans, dans le cadre des Investissements d'Avenir afin de suivre les insuffisants rénaux (étude de l'évolution de leur maladie, des modes de prise en charge, du devenir des patients...). En 2010, 4.708 greffes d'organes ont pu être réalisées alors que le nombre
de malades inscrits en liste d'attente atteignait 15.613 (environ un millier de plus qu'en 2009).

Faire connaître son choix
87% des personnes interrogées (sondage réalisé du 2 au 4 février auprès de 1.019 personnes de plus de 18 ans) pensent qu'il suffit d'avoir donné son accord. Or, il existe un "registre du refus", mais pas de registre du "oui" pour enregistrer son feu vert aux dons d'organes. Le taux d'opposition aux prélèvements, qui atteint 33,7%, a augmenté de 20,3% en l'espace de trois ans, déplore la Greffe de vie.

Il est donc préférable de faire connaître son avis pour le don auprès des siens afin qu'ils ne refusent pas un prélèvement d'organes sous le coup de l'émotion. Car les médecins les interrogent, même si la loi prévoit que le prélèvement peut être pratiqué dès lors que la personne n'a pas fait connaître son refus de son vivant, rappelle la fondation.

Pour mieux faire connaître la loi, elle organise jusqu'au 17 octobre, via son site, un concours ouvert aux 18/30 ans pour concevoir une vidéo d'une minute délivrant un message simple et compréhensible de tous.

Faire savoir si l'on est ou non donneur après sa mort, c'est le sens du message de la campagne télévisée de l'Agence de la biomédecine relayée sur le web, avec notamment des vidéos. Le site permet aussi au public d'échanger avec des patients greffés et des médecins jusqu'au 29 juin.

De leur côté, les associations Laurette Fugain et Grégory Lemarchal ont édité, avec la Fondation Greffe de Vie, un mini-guide pratique qui fournit des informations sur les différentes formes de dons (sang, plasma, plaquettes, moelle osseuse ou organes). Disponible auprès des généralistes, ce guide est téléchargeable sur le web.

La greffe en chiffres
En 2009, 437 patients en liste d'attente sont décédés faute de greffes. En 2010, 4.708 greffes d'organes ont pu être réalisées alors que le nombre de malades inscrits en liste d'attente atteignait 15.613 (environ un millier de plus qu'en 2009). 92,5% des greffes ont été réalisés grâce à des donneurs décédés et 300 grâce à des donneurs vivants (283 greffes de rein et 17 greffes de foie). La greffe rénale est la plus courante (2.892 en 2010). Le foie est le deuxième organe le plus greffé (1.092 en 2010), très loin devant le coeur (356 pour le coeur seul).

Quelque 2.000 personnes atteintes de maladies graves du sang, comme les leucémies, les lymphomes, mais aussi d'autres formes de pathologies sanguines moins bien connues, ont besoin d'être soignées à l'aide d'une greffe de moelle osseuse, grâce à un don que l'on peut faire de son vivant.

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