Santé : "Un médicament n'est jamais anodin", en modifiant sa posologie on "s'expose à des risques très graves", alerte la directrice de l'ANSM
"Un médicament ce n'est jamais anodin", prévient mercredi 7 juin sur franceinfo Christelle Ratignier-Carbonneil, directrice générale de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), alors que cette agence lance une campagne sur le bon usage des médicaments. L'objectif de cette campagne est d'informer et de sensibiliser les Français, "très consommateurs de médicaments" quant aux risques sous-jacents à la prise de n'importe quel traitement.
Christelle Ratignier-Carbonneil rappelle que lorsqu'on modifie la posologie d'un médicament prescrit, on peut "modifier l'efficacité attendue du médicament", mais on s'expose également "à des effets indésirables importants, qui peuvent conduire à des hospitalisations ou à des décès".
Rester "toujours vigilants"
Même un traitement très répandu, comme le "paracétamol, médicament le plus consommé" présente "des bénéfices et des risques", martèle Christelle Ratignier-Carbonneil. Ainsi, si le paracétamol est "extrêmement efficace et sûr quand on respecte les règles", en revanche si on "augmente la posologie ou si on réduit le délai entre deux prises, on s'expose à des risques très graves avec des lésions hépatiques pouvant conduire jusqu'à une greffe".
Pour éviter tout risque, la directrice générale de l'ANSM appelle donc les Français à être "toujours vigilants" pour le moindre médicament qui traîne dans son armoire à pharmacie et en cas de doute à "se rapprocher de [leur] médecin ou pharmacien".
Une date de péremption à respecter
Selon une étude récente menée pour l'ANSM, 34% des Français considèrent comme plutôt pas risqué ou pas du tout risqué de prendre un médicament périmé. Or, Christelle Ratignier-Carbonneil insiste sur l'importance de la date limite fixée sur les boîtes des traitements. "La date de péremption est fondée sur des études qui ont permis de mettre en évidence que pendant cette durée, le médicament peut déployer son efficacité avec un minimum de risques", explique la directrice générale de l'ANSM. Elle alerte sur les risques encourus pour celles et ceux qui décident de ne pas suivre les dates limites :
"On s'expose soit à une perte d'efficacité, soit à des contaminations possibles et donc à un risque important pour les patients."
Christelle Ratignier-Carbonneil, directrice générale de l'ANSMà franceinfo
Pour éviter de se retrouver avec des médicaments en trop dans son tiroir à pharmacie, ce qui peut pousser certains Français à s'automédicamenter ou à dépasser les dates de péremption, l'ANSM plaide pour "adapter le volume et le contenu des boîtes aux indications et à la durée de traitement" ordonné par le professionnel de santé. "On demande aux industriels à ce qu'il y ait un contenu adapté", insiste la directrice générale de l'Agence nationale de sécurité du médicament Christelle Ratignier-Carbonneil.
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