Santé : faut-il vendre les antibiotiques à l'unité pour combler le trou de la Sécurité sociale?
C'est une piste d'économies pour la Sécurité sociale : la vente de médicaments à l'unité. Une étude de l'INSERM a prouvé qu'elle permettait de faire baisser le volume d'antibiotiques de 10%.
La publication est presque passée inaperçue : après un an d'enquête sur la vente de médicaments à l'unité, c'est dans une revue américaine que sont publiées les conclusions, en catimini. Pendant un an, 100 pharmacies réparties sur quatre régions ont vendu à des patients volontaires certains antibiotiques à l'unité. Résultat : ce type de vente a permis de réduire de 10% les volumes délivrés et remboursés par la Sécurité sociale. Autre enseignement : la vente de médicaments n'a pas perturbé les patients. Au contraire, plus de 90% d'entre eux ont mieux suivi leur traitement.
Une pratique à l'oeuvre en Allemagne et en Grande-Bretagne
Alors, pourquoi ne pas faire grand bruit de ces conclusions ? La mesure est complexe à mettre en place : pharmaciens et laboratoires y sont opposés. L'industrie invoque la réglementation européenne, qui "impose le marquage à la boite, ce qui fait que le déconditionnement pour la délivrance à l'unité devient compliqué", selon le président de LEEM (Les entreprises du médicament), le docteur Patrick Errard. Pourtant, parmi nos voisins européens, l'Allemagne et la Grande-Bretagne vendent certains médicaments à l'unité.
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