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Médicaments mal conditionnés : un décès suspect à Marseille

Un nonagénaire est décédé après avoir absorbé pendant plusieurs jours un médicament du laboratoire Teva, dont deux lots mal conditionnés font l'objet d'une mesure de rappel. Un diurétique a été remplacé par un somnifère. Une enquête a été ouverte, une autopsie doit être pratiquée pour déterminer les causes exactes de sa mort. L'Agence nationale de sécurité du médicament doit également se rendre lundi matin dans l'usine de conditionnement en cause. Sur France Info, le directeur de Teva évoque un problème limité à "quelques centaines de boîtes".
Article rédigé par Clara Beaudoux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Maxppp)

Un homme de 91 ans est décédé dans la soirée de vendredi dans le 7e arrondissement de Marseille, après avoir absorbé un médicament du laboratoire Teva dont deux lots mal conditionnés font actuellement l'objet d'une mesure de rappel. Il s'agit des lots Y175 (date d'expiration: 08/2015) et Y176 (date d'expiration: 08/2015). Quelque 190.000 boîtes pourraient être concernées.

Le lien "pour l'instant pas établi"

Le médicament, à la base un diurétique (Furosémide Teva 40), a été remplacé dans ces lots par un somnifère (Zopiclone également appelé Imovane). A Marseille, l'homme est mort après avoir pris pendant plusieurs jours ce médicament. Des emballages entamés des lots concernés ont été retrouvés chez lui. Mais des boîtes conformes ont également été retrouvées, on ne sait donc pas pour l'instant quel médicament l'homme a pris.

L'homme est mort des suites "de ce qui semble être un oedème pulmonaire selon les premières constatations des marins-pompiers ", a souligné le procureur de la République de Marseille. Une autopsie et des examens toxicologiques doivent avoir lieu dimanche et permettre de "déterminer les liens de causalité entre le décès et la prise des médicaments, un lien qui pour l'instant n'est pas établi ", a expliqué le procureur.

"Le somnifère incriminé n'est en soit pas mortel mais vu le grand âge de la victime, toute faiblesse médicale peut s'avérer grave ", a souligné le procureur de Marseille.

"L'arrêt du traitement par Furosémide peut entraîner une augmentation des oedèmes ou leur récidive ou favoriser une poussée d'insuffisance cardiaque ", avait indiqué vendredi l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).

La laboratoire évoque "quelques centaines de boîtes" concernées

Le président des laboratoires Teva, Erick Roche, s'explique sur France Info. "Les  premiers éléments dont on dispose nous permettent de penser que le problème est limité à quelques boîtes, je dirais inférieur à quelques centaines ", explique-t-il. "N ous n'excluons aucune piste car ces deux médicaments ont été conditionnés sur des lignes différentes et à plusieurs semaines d'intervalles, nous n'avons à l'heure ou je vous parle trouvé aucune raison industrielle à cette erreur ", ajoute-t-il.

L'ANSM dans l'usine de conditionnement lundi

Une enquête a été ouverte et confiée aux policiers de la Sûreté de la Sécurité publique de Marseille. La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a également indiqué que l'ANSM va procéder lundi à une inspection dans l'usine qui conditionne ces médicaments.

Un numéro vert a été mis en place, le 0800 51 34 11 , pour les personnes susceptibles de prendre ce médicament. L'Agence du médicament invite les patients concernés à rapporter leurs boîtes à leurs pharmaciens, la vente a été bloquée dès vendredi. 

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