Le cannabis thérapeutique ? Les agriculteurs de la Creuse en rêvent
Marien est producteur de chanvre industriel dans le département de la Creuse. Ce qui différencie cette plante du cannabis, c’est son taux de tétrahydrocannabinol, le THC, molécule responsable de l’effet planant de la substance illicite. Le chanvre, lui en contient très peu. D’autre part, les producteurs n’ont pas le droit d’exploiter la fleur du chanvre qui renfèrme les principes actifs.
L'eldorado vert
Pour Marien, cette interdiction n’a pas lieu d’être « Je pourrais commercialiser cette fleur en tisane, ou la vendre à l’industrie pharmaceutique pour en faire des médicaments ».
«Il y a beaucoup de malades qui cherchent des réponses et qui ne les trouvent pas dans la médecine conventionnelle. Les chercheurs n’ont pas les moyens de chercher, les malades n'ont pas le droit de consommer ou d’acheter, je suis agriculteur, j’ai pas le droit de produire, c’est frustrant ».
Marien ne veut pas rater le coche. Il a fait analyser ses plantes. Elles contiennent notamment du cannabidiol, un des principes actifs du cannabis, qui s’avère efficace dans le soulagement de certaines douleurs.
« C’est un psychotrope, nous précise le Pr Amine Benyamin, addictologie à L’Hôpital Paul-Brousse, mais pas un psychodysleptique. Il détend mais ne modifie pas l’état de conscience. Ce n’est pas un stupéfiant comme le THC. On a suffisamment d’arguments, d’études et d’effets sur les patients pour dire qu’il est efficace ».
En France, la commercialisation du CBD est aujourd’hui interdite, sauf dérogation. Une dérogation que tente d’obtenir Eric Correia, élu socialiste de la Creuse. Il veut faire de son département le premier à expérimenter la production de cannabis thérapeutique.
Selon certaines estimations, le cannabis thérapeutique pourrait rapporter à l’Etat chaque année, près de 600 millions d’euros.
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