La vente de médicaments sur Internet va être autorisée
Acheter des médicaments
sur Internet sera prochainement légal et encadré par la loi. Une ordonnance qui
autorise la vente de médicaments en libre accès sur Internet a été présentée
par Marisol Touraine, ministre des Affaires Sociales et de la Santé, en Conseil
des ministres mercredi, et publiée au Journal Officiel vendredi. Elle
n'entrera en vigueur qu'après publication d'un décret d'application.
Cette ordonnance comble en
réalité un flou juridique : la vente de médicaments sur Internet a été autorisée
par une directive européenne. Celle-ci, pour devenir applicable, doit être
transposée dans le droit des Etats avant le 2 janvier 2013. La France avait
donc jusqu'à cette date pour autoriser officiellement la vente en ligne de
médicaments et ne pouvait pas prendre une décision contraire. D'autant que,
profitant de ce vide juridique, plusieurs pharmacies avaient déjà lancé leur propre
site de vente en ligne cette année.
Une autorisation
"dangereuse " selon l'ordre des pharmaciens
L'ordonnance présentée
mercredi encadre donc strictement la vente de médicaments sur Internet. Elle
sera limitée aux médicaments en vente libre, c'est-à-dire sans ordonnance (aspirines,
etc.), et restreinte aux sites Internet des officines de pharmacie, qui auront
dû au préalable obtenir l'aval de l'autorité régionale de santé dont ils
dépendent. Une campagne d'information devrait être lancée début 2013, avec un
logo permettant d'identifier les sites agréés.
Le Conseil national de
l'ordre des pharmaciens, qui a milité contre cette autorisation, n'est pas
satisfait par cette décision. "Le médicament n'est pas un bien de
consommation ordinaire ", rappelle l'Ordre dans un communiqué, arguant
que "rien ne peut remplacer le conseil relatif au médicament dans une
officine, en face-à-face, par le pharmacien ". Les pharmaciens du
Conseil de l'ordre redoutent également la falsification de données en ligne, et
juge que "l'autorisation de vente en ligne était peut-être
juridiquement inéluctable mais elle est sanitairement inopportune et dangereuse
pour la santé publique, aussi longtemps que ces périls ne seront pas jugulés ".
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