La résistance bactérienne en images
Alors qu’ils ont sauvé un nombre incalculable de vies, les antibiotiques perdent progressivement leur capacité à traiter les infections. En cause : le développement de bactéries résistantes, sélectionnées naturellement pour survivre aux traitements. Désormais, on estime que l’antibiorésistance serait responsable de centaines de milliers de morts par an.
Depuis une cinquantaine d’années, les traitements antibiotiques sont consommés massivement. A raison, souvent, pour traiter les infections bactériennes. Mais parfois à tort, pour favoriser la croissance des animaux d’élevage ou encore soigner des infections virales sur lesquelles ils n’ont pourtant aucun effet. Les molécules antibiotiques ont ainsi progressivement inondé la planète. Et les bactéries se sont adaptées...
Bugs on Screen - The Evolution of Bacteria on a "Mega-Plate" Petri Dish
Une équipe de recherche d’Harvard et de l’Institut Technologique israélien a publié une vidéo illustrant parfaitement la résistance bactérienne. Pour cela, ils ont cultivé des bactéries, Escherichia coli, sur une boîte de Pétri géante. Ce milieu nutritif est divisé en neuf bandes, imprégnées avec une concentration croissante d’antibiotique, de 0 à 1000. Les colonies bactériennes apparaissent en blanc, sur le fond noir.
Lorsque la concentration d’antibiotique en nulle, les bactéries peuvent toutes survivre et se développer. Puis, on aperçoit sur la vidéo, une première vague de bactéries résistantes, qui migrent vers le centre du milieu de culture. En fonction de la dose d’antibiotique, ces bactéries résistantes vont muter et survivre. Résultat : après onze jours de culture, les bactéries mutantes ont réussi à investir la zone la plus concentrée en antibiotique, là où la bactérie sauvage (ndlr: la bactérie qui n'a pas muté) ne pourrait survivre.
Ainsi, la résistance bactérienne est le résultat de mutations successives dans le génome du micro-organisme. Il s'adapte à l'antibiotique utilisé et à sa dose. La vidéo de ce processus, extrêmement rapide, est publiée dans la revue Science.
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