Augmentation envisagée de la franchise médicale : "Un coup de canif dans le contrat social", dénonce un représentant des généralistes
"C'est un coup de canif dans ce contrat social, de ce qu'est notre sécurité sociale", réagit lundi 21 août sur franceinfo Luc Duquesnel, président de la branche généralistes de la Confédération des Syndicats Médicaux Français (CSMF). Le gouvernement envisage une augmentation de la franchise médicale, ce reste à charge pour les patients, jusqu'ici de 50 centimes par boîte de médicaments ou d'un euro pour une consultation.
Pour le responsable, cette initiative va "aggraver les problématiques d'accès aux soins : il y a plein d'usagers qui, aujourd'hui, ont des complémentaires qui ne remboursent pas ces dépassements, et ce sont les gens qui sont les plus fragiles".
Si les gens se soignent moins, il y aura plus de frais à terme
Dans le cadre du futur budget de la Sécurité sociale, le gouvernement souhaite réaliser des économies grâce à cette augmentation, mais le résultat pourrait être inverse aux attentes d'après Luc Duquesnel et provoquer "plus de dépenses de santé". "Il y a des gens avec des pathologies chroniques qui ont plusieurs boîtes de médicaments à prendre tous les mois, parce qu'ils sont diabétiques, ou parce qu'ils ont d'autres pathologies qui ne sont pas prises en charge à 100 % par l'Assurance maladie. Ces gens-là prendront moins leur traitement, il y aura moins d'observance et donc finalement à moyen et long terme, ce sont des gens qui vont aggraver leur pathologie et qui se retrouveront hospitalisés".
Parmi les arguments avancés, le gouvernement explique notamment vouloir lutter contre la surconsommation de médicaments. "Je crois que c'est marginal", poursuit le président de la branche "généralistes" de la CSMF. "Je ne veux pas dire que ça n'existe pas, mais à partir du moment où ce sont des médicaments qui sont remboursés, c'est sur prescription médicale. Là, on voit bien que la cible de cette mesure là, ce n'est pas juste pour ces patients-là, c'est pour l'ensemble des Français".
Le responsable pointe également une augmentation qui interviendrait "à la plus mauvaise des périodes puisque l'on a un système de santé qui s'aggrave d'année en année. Or, très clairement, on comprend bien que pour ce gouvernement, notre système de santé n'est pas une priorité. La seule priorité, c'est le déficit budgétaire".
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