Mécontentement à l'hôpital en raison des réquisitions des professionnels de santé pour vacciner contre la grippe A
Après que les médecins traitants aient été écartés de la campagne de vaccination, c'est le recours aux internes dans les hôpitaux qui est critiqué.
"S'ils sont des praticiens en formation, ils n'en sont pas moins nécessaires à la vie hospitalière et participent notamment à la fluidité de l'aval des urgences", déconcent quatre médecins hospitaliers.
Quatre professeurs reconnus de l'hopital parisien de La Pitié-Sâlpétrière, dont André Grimaldi, ont ainsi critiqué "l'improvisation" des pouvoirs publics qui ont "voulu créer ex-nihilo un système dont sont exclus les médecins de famille et les hôpitaux", dans une tribune publiée mardi dans Libération.
Mais Roselyne Bachelot leur a répondu mercredi qu'"imposer à la médecine libérale une fonction qu'elle aurait beaucoup de mal à tenir" désorganiserait encore plus l'hôpital.
Les réquisitions ne peuvent se faire "que sur des propositions des directeurs d'établissement", avait-elle assuré la veille, ajoutant que les "vacations ne devaient pas dépasser deux vacations par semaine et tenir compte bien évidemment du calendrier des examens des étudiants".
Ces propos n'ont pas suffi à rassurer. Le syndicat des Chefs de clinique et assistants des Hôpitaux de Paris (SCCAHP) est à son tour monté au créneau mercredi.
La campagne de vaccination continue par ailleurs de susciter les critiques des syndicats de médecins libéraux, dont certains n'acceptent pas que les médecins traitants aient été écartés.
Même le syndicat SML, qui a soutenu le choix des centres de vaccination, émet lui aussi depuis quelques jours de vives critiques face à aux réquisitions "aveugles et inefficaces" de médecins libéraux, demandant qu'ils puissent se consacrer à leur patientèle.
Dans le domaine de la santé au travail aussi, les réquisitions posent problème. Le Syndicat national des professionels de santé au Travail (SNPST) a jugé "intolérable" de dégarnir le secteur "alors que la prévention des risques psychosociaux et des suicides au travail (...) sont des priorités nationales".
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