Zika : de nouvelles pistes pour un vaccin
S’il n'existe pas encore de traitement ou de prévention spécifique à l'infection au virus Zika, de nombreux laboratoires travaillent à pallier ce manque. Deux équipes nord-américaines indépendantes ont publié ce 9 mars, dans deux revues scientifiques, les résultats d’essais basés sur l’injection de fragments d'ARN messager du virus.
L'ARNm messager (ARNm) est une chaîne de molécules produite lors de la transcription des gènes d’un individu. Dans le cas du virus, cette copie transitoire est ensuite "décodée" par les structures cellulaires infestées, qui assembleront des protéines virales.
Les deux équipes de recherche ont augmenté la durée de vie de ce fragile ARNm en le protégeant d'une couche de lipides. Selon les travaux publiés dans la revue Nature, l'injection, en une dose, de très faibles quantité de cet ARNm a entraîné une protection d’au moins cinq mois chez les souris, et d’au moins cinq semaines chez des singes (délai après lequel les animaux ont été exposés au virus). Des résultats analogues, portant uniquement sur des souris, sont présentés dans la revue Cell.
Les auteurs rapportent une très bonne tolérance des organismes à ces injections, vraisemblablement due à la totale absence de matériel génétique primaire (l'ARNm n’étant pas le "code source" viral, mais sa fragile copie).
Si ces résultats préliminaires venaient à être confirmés, des expérimentations sur l’homme seront planifiées par les chercheurs, à l'horizon 2019 ou 2020.
Études de référence :
- Zika virus protection by a single low-dose nucleoside-modified mRNA vaccination. N. Pardi et al. Nature, 9 mars 2017. doi:10.1038/nature21428
- Modified mRNA Vaccines Protect against Zika Virus Infection. J.M. Richner et al. Cell, 9 mars 2017. doi:10.1016/j.cell.2017.02.017
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