Vélo en ville : les bénéfices pour la santé largement supérieurs aux risques !
Entre 2009 et 2013, un groupement de recherche européen – le consortium TAPAS, pour Transportation, Air pollution and Physical ActivitieS – a étudié les effets de diverses politiques publiques dans le secteur des transports, afin d’identifier quelles pratiques étaient les plus favorables à la santé.
Six instituts de recherche ont été impliqué dans l’étude de leur ville d’attache : Paris (France), Barcelone (Espagne), Varsovie (Pologne), Copenhague (Danemark), Bâle (Suisse) et Prague (République tchèque).
Les premiers résultats de ces travaux viennent d’être publiés, et ils concernent – fallait-il en attendre moins d’un projet nommé TAPAS ? – la politique urbaine de Barcelone.
Les chercheurs espagnols se sont plus précisément intéressés à "[l’effet] de l’installation d’un système de vélos en libre-service et [du report de l’utilisation de la voiture vers le vélo et les transports en commun]".
Evaluations d'impact sanitaire
Trois paramètres ont été retenus pour être inclus dans les évaluations d’impact sanitaire : la pollution atmosphérique, les accidents de la circulation et l’activité physique. Les chercheurs n’ont pas évalué les effets sur la santé des variations liées à l’exposition au bruit, aux interactions sociales, au temps passé dans les espaces verts.
A l’aide des bases de données issues de l’exploitation des vélos en libre service et de celles des diverses régies de transport barcelonaises, les chercheurs ont pu estimer le nombre moyen de trajets quotidiens et leur durée moyenne par mode de déplacement.
Il a été considéré que 90% des utilisateurs de vélos payants étaient des "nouveaux cyclistes", qui avaient remplacé la voiture par le vélo pour tous leurs déplacements, "tout en conservant le même nombre de trajets et la même distance parcourue [quotidiennement]".
Selon les calculs des chercheurs, "la mise en œuvre du système de vélos en libre-service [à Barcelone] aurait permis, en augmentant l’activité physique des individus, d’épargner douze vies par an, contre une augmentation de 0,03 décès par an dus aux accidents de la circulation et 0,13 décès par an liés à une inhalation plus importante de polluants pendant les trajets". Les bénéfices de l’utilisation des vélos apparaissent donc très nettement "supérieurs aux risques associés à l’accroissement de l’exposition à la pollution de l’air et aux accidents de circulation".
Des résultats cohérents avec les connaissances antérieures
Les autres études du consortium TAPAS, qui seront publiées dans les prochains mois, viendront affiner les conclusions de l’institut de recherche barcelonais. Mais ces résultats corroborent les données déjà disponibles. En mars 2015, le Dr Bertrand Delaisi, pneumologue, et Gilles Aymoz, chef du service de la qualité de l'air à l'ADEME, confirmaient dans notre émission que la pollution intérieure de nos voitures (notamment liée à la ventilation de l’air extérieur pollué) est plus néfaste que la pollution extérieure.
Les associations de surveillance de la qualité de l'air préconisent toutefois aux cyclistes d’éviter de circuler à proximité d'un trafic important de voitures, et les encouragent à rouler à allure modérée (pour ne pas fournir d'efforts trop intenses majorant l'inhalation d'air pollué, par hyperventilation).
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