Toxicité des bisphénols A et B, même combat
"Le bisphénol B présente des propriétés endocriniennes similaires à celles du bisphénol A", assure l'agence de sécurité sanitaire française (Anses), qui publie ses travaux dans la revue Environmental Health Perspectives. Ses experts recommandent donc d'"éviter" de remplacer le second par le premier.
Une équipe de chercheurs avait déjà montré que chez l’animal le bisphénol S, un autre remplaçant du bisphénol A utilisé par les industriel, persistait plus longtemps dans l’organisme et à des concentrations beaucoup plus élevées que le bisphénol A. Et le rendait donc potentiellement plus dangereux.
Un additif non utilisé en Europe, mais pas complètement absent pour autant
"Le BPB est aujourd'hui utilisé comme alternative à certains usages du bisphénol A (BPA) et du bisphénol S (BPS) dans certains pays tels que les Etats-Unis où il est enregistré en tant qu'additif indirect pour certains revêtements et polymères en contact avec les aliments", souligne l'Anses dans un communiqué. "En revanche, il n'est pas "fabriqué (ni) utilisé comme substance chimique en Europe"
Malgré cela, "on le retrouve dans des échantillons biologiques de populations européennes ainsi que dans des milieux environnementaux en Chine", précise l'Anses.
Interférences avec le système hormonal
Les experts se sont basés sur "la similarité de structure" entre le bisphénol A et B. Ils ont "pris en compte les effets possibles du BPB sur l'homme ou la faune sauvage observés lors de tests en laboratoire réalisés sur différentes espèces de vertébrés tels que des rongeurs ou des poissons".
Conclusion : comme le bisphénol A, le bisphénol B a "la capacité à interférer avec la voie de signalisation des oestrogènes, à réduire la production de testostérone (...), à modifier la spermatogénèse chez les rats et les poissons-zèbres, ainsi que la reproduction des poissons".
Graves effets sur la santé humaine
Le bisphénol A a été classé en juillet 2017 au niveau européen comme perturbateur endocrinien pouvant avoir des effets graves sur la santé humaine. Cette classification de l'Agence européenne des produits chimiques, l'ECHA, avait été faite à la demande de la France. Fin septembre, la justice européenne a confirmé cette classification, rejetant un recours de l'industrie du plastique qui la contestait.
Les perturbateurs endocriniens sont des composés chimiques présents dans de nombreux produits de consommation courante (jouets, tickets de caisse, plastiques, peintures, vêtements, produits phytosanitaires...)
L'utilisation du BPA dans les biberons pour nourrissons est interdite dans l'ensemble de l'UE depuis le 1er juin 2011. En France, l'utilisation du BPA est interdite dans tous les emballages, conteneurs et ustensiles pour denrées alimentaires
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