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Un chocolat qui nous endort... ou nous berce d'illusions ?

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Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
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Après les médicaments saveur fraise ou caramel, des compléments alimentaires aux allures de confiseries s'invitent désormais sur les étagères des pharmacies. La dernière trouvaille marketing est un carré de chocolat à la mélatonine pour aider les insomniaques à dormir. Doit-on pour autant se laisser bercer par les supposées vertus de ce nouveau produit ?

On a l'habitude d'en croquer un carré après le déjeuner. Disponible en pharmacie depuis deux mois, un tout nouveau chocolat doit être consommé 30 minutes avant le coucher. Il contient de la mélatonine. Surnommée hormone du sommeil, cette substance est sécrétée naturellement la nuit par le cerveau pour réguler les rythmes du sommeil.

Avec seulement un milligramme de mélatonine par carré de chocolat, il peut être acheté sans ordonnance. "Les clients préfèrent un chocolat qu'une pilule, et je m'aperçois peu à peu qu'il va falloir faire une rotation plus rapide car il part très très bien", constate Virginie Compagnon, responsable diététique en pharmacie.

A plus forte dose, la mélatonine est prescrite sur ordonnance pour traiter les insomnies chroniques. "Elle a des indications très précises. Pour tous les troubles du sommeil liés à des ruptures de rythme, chez les personnes âgées, par exemple. La deuxième indication, ce sont les enfants ou les adolescents qui s'endorment très tard et se lèvent très tard. La troisème, les enfants qui ont des maladies très rares, souvent génétiques et dont le rythme est complètement inversé" , précise Sylvie Royant-Parola, psychiatre spécialiste du sommeil.

Sur l’emballage, le fabricant conseille de se limiter à un carré par jour, car consommation excessive peut à l'inverse déréguler le rythme du sommeil. Certains spécialistes remettent en question la composition même de ce produit, jugée paradoxale. 

"Il associe le chocolat, qui contient des susbstances stimulantes comme la théobromine, et la mélatonine qui facilite l'endormissement. On est donc pris entre deux feux. Il y a un mélange étonnant et illégitime entre un aliment psychostimulant, qui va réveiller, et un médicament qui va plutôt favoriser l'endormissement", critique le Pr François Chast, pharmacologue à l'hôpital Necker.

Parce qu'un médicament n'est pas un bonbon, ce produit présente des risques pour le consommateur. Un risque sur lequel devraient se pencher les autorités sanitaires. 

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